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 Hey boy, would you tell me how much you love me ? — Tatiana

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AuteurMessage
E. Andrew Seamore

E. Andrew Seamore

♠ AGE : 38
♠ COPYRIGHT : Law S/Noir Strider.
♠ STATUT SOCIAL : Célibataire.
♠ EMPLOI/LOISIRS : Étudiant en médecine, 9ème année.


Hey boy, would you tell me how much you love me ? — Tatiana Empty
MessageSujet: Hey boy, would you tell me how much you love me ? — Tatiana Hey boy, would you tell me how much you love me ? — Tatiana Icon_minitimeLun 20 Aoû - 3:38

Well I don't give a shit if we split today 'cause
What we shoulda woulda coulda do, nobody knows

C'est incroyable, hein ? Comment c'est vide là-dedans. Il y avait trop de choses dont Andrew Seamore aurait dû se sentir coupable, trop de choses qu'il aurait dû regretter, trop de choses qu'il aurait pu éviter. Et pas un mot. Et pas un geste. Et rien. Et strictement rien. Il avait essayé de se forcer, pourtant, il avait essayé de chercher un peu mieux, pour une fois, de chercher pour de vrai cette chose qui fait mal, là, tout au fond, cette chose qui hurle, cette chose qui sanglote, qui implore le pardon, qui veut s'excuser, qui veut se racheter. Cette chose que tout le monde avait, cette chose que tout le monde agaçait. Cette chose qu'il n'avait pas, certainement, qu'il n'avait jamais eue, cette chose qui refusait de se manifester, qui refusait de se réveiller. Il avait essayé de se forcer pour elle, parce qu'elle avait fait trop pour lui, parce qu'il n'arrivait pas à faire ça pour elle. Il avait essayé de se forcer et il avait finalement abandonné, parce que c'était peine perdue, au fond, parce que c'était définitivement impossible. Il ne pouvait pas. Il n'y arrivait pas. C'était comme un bout d'être humain qui manquait à l'appel, quelque chose sans quoi il avait dû naître, un genre de malformation, une sorte d'écœurante atrophie de ses sentiments. Gangréné dès le début. C'était mort dès le début. Pourri. Usé. Inutile. Inutilisé. C'était ça, au fond, qui clochait, n'est-ce pas ? Ce tout, ce lot gratuit, cette intégration sociale en kit et ses petites préoccupations dans le paquet. Ça n'était pas la première fois que ça lui causait autant de problèmes, « manquer d'humanité ». Il ne lui manquait pas de son humanité, c'était peut-être même une des seules choses auxquelles sa conscience savait s'accrocher — mais cette absence pure et simple d'attachement social, cette sensation de prendre racine, de vieillir avec ces gens, de vivre avec ces gens. Cela faisait huit ans et pourtant il était encore désespérément hermétique à toute cette joyeuse populace dès que la moindre menace à son équilibre perçait. Cela faisait huit ans et pourtant encore au fond de sa tête on se moquait ce détachement maladif. Maladif.

C'est fascinant, hein ? De constater comme il s'y était fait. Il avait simplement vécu avec, tout comme sa sœur, tout comme son père — et toutefois pas comme sa mère dont l'ironique absence révélait justement toute la chose telle l'exception qui confirme la règle —, tout comme vivre entouré de cette joyeuse bande de macchabées, il avait simplement fait comme toujours. S'habituer. S'acclimater. Laisser couler, laisser tomber, laisser faire, courber l'échine. Voûté au-dessus de sa propre existence, arcbouté dans la crainte de ce terme dramatique qu'est le passé qui parfois menaçait de tirer à bout portant. Il s'était fait à l'idée que les gens le lassaient, inlassablement, que les gens le dérangeaient, que dans sa vie, les gens allaient et venaient incessamment, comme une salle d'attente, comme un couloir d'hôpital. Il s'était fait à l'idée que Tatiana Cuplle ferait de même. Il s'y était fait dès cette fatidique seconde où il avait posé un pied dehors, laissant derrière lui cette amère impression de foncer dans le gouffre et de repartir dans sa confortable petite vie sans imprévus et sans cette nana aux cheveux trop roses qui est résolue à mettre un joyeux bordel dans tout votre petit quotidien. Il s'était dit que ce n'était pas grave, que ça arrivait, qu'il savait que ça allait arriver. Car il le savait. C'était mathématique. C'était scientifique. Elle aussi en aurait assez. Où était-ce lui qui avait perdu patience le premier ? Le peu d'importance de la réponse était la chose la plus réconfortante de sa vie. Il s'en foutait. Vraiment. Très profondément, il s'en foutait, et il n'y avait rien de plus réconfortant, de plus soulageant. C'était ce qu'il préférait. Cette capacité à ne plus rien en avoir à foutre, comme ça, sur commande, sur un battement de cils, sur un mot, décider d'hausser les épaules, de ne plus écouter, de déconnecter. Comme ça, sur commande, se dire « tant mieux », leur dire « ok » et repartir, et laisser tomber. Il aimait ça. Il adorait ça. Vraiment.

C'est désagréable, n'est-ce pas ? Cette impression d'avoir des services à rendre. Cette sensation d'avoir encore des choses à faire. Ça lui semblait déjà tellement loin, cette sécession, cette brutale séparation, ça lui semblait déjà tellement vague qu'il n'avait à peine prêté attention à toutes ces révélations qu'il avait lâché par simple sms à Tatiana alors qu'il aurait fallu les lui arracher du fond de la gorge à peine quelques semaines plus tôt. Il avait repris le travail, il avait recommencé à mener sa vie. Reprendre les études. Oublier l'accident. Savourer les joies des nuits de garde à Thunder Bay, presque regretter les trois mois de coma et en faire hurler les collègues qui trouvent définitivement que cette comparaison est limite. Nourrir le chat à coup d'aliments improbables, et saluer les quelques esprits qui erraient dans le coin. Chasser Jenna qui avait récemment décidé d'élire domicile permanent à Thunder Bay plutôt que dans l'au-delà parce que « sérieux quand on est mort on s'ennuie et ça craint grave ». Il avait repris une routine qui ne lui était pas désagréable et pourtant elle trouvait encore le moyen de perturber son équilibre. Équilibre tout à fait relatif, certes. Son équilibre. Récupérer des vêtements. Dire au revoir. Dire adieu. Partir. Ce genre de futilité dont il se serait bien passer. Dire au revoir lui était loin d'être indispensable. Mais soit. Elle ressentait le besoin de faire ça dans les règles, il s'y plierai.

C'est agaçant, n'est-ce pas ? Devoir sortir un jour de repos pour quelque chose qu'il ne voulait pas faire. Il avait presque traîné les pieds, une cigarette au bout des lèvres, il avait presque repoussé le moment fatidique où il devrait passer cette porte, où il devrait voir cette fille avec qui il n'avait plus rien à faire, à qui il ne voulait plus avoir affaire. Inconsciemment, il avait inversé les rôles — lui qui n'était d'ordinaire qu'une relation saisonnière, qu'un contact au fond du téléphone, que la roue de secours, que la « période de transition », c'était presque Tatiana qui avait endossé ce rôle. Elle ne l'avait connu qu'après son accident et ne l'avait laissé que peu de temps avant qu'il reprenne l'internat. Il s'était presque étonné de cette découverte et pourtant ça semblait inconsciemment éclairer certains détails — elle s'était emportée, comme n'importe quel être humain, car il était certainement la seule personne à adorer n'exister qu'en cas de pépin. C'était comme observer une espèce différente, par moment, c'était comme une analyse complète de la société de la part du spectateur actif qu'il était. Spectateur, il l'était. Écrasant le mégot fumant du bout du pied, il s'avança finalement, lancé par une adrénaline inconnue ou un élan d'irréflexion, et poussa la porte. Lui. Dans un magasin de vêtement. De vêtements à la mode. Avec des gens et— oh bon dieu, son livreur de pizza en grand sur un mur. Creepy as fuck. Un éléphant aurait eu plus sa place ici, il en était certain. Passé le cap du choc mental, il finit par enfoncer les mains dans ses poches, de nouveau épris de cette détestable nonchalance à toute épreuve. Qu'on en finisse, bonté divine.
    — Je viens pour les vêtements. Tu m'as envoyé un sms, je suis venu. Après on se dira au revoir, et ça sera terminé. On n'a plus rien à se dire, tu l'as dit, je le pense. Je viens pour les vêtements et simplement pour ça, et je m'en passerai presque mais tu y tenais alors je me suis déplacé quand même. Il la fixa doucement. Et n'essaie pas de me contacter par téléphone si un jour l'idée te traverse l'esprit, maintenant que tu sais comme je suis blindé de travail, je doute de retrouver un moment pour passer récupérer quoique ce soit que j'aurai pu te laisser. Si j'ai oublié un truc, garde-le. Et c'est tout.
Tu lui parlais calmement, presque avec détachement, et pourtant tu avais eu l'air beaucoup plus froid, au final beaucoup plus naturel ; au final, tu n'étais que révélé sous ton véritable jour. Tu ne voulais pas qu'elle retente de s'accrocher à toi, tu ne voulais plus avoir l'idée stupide de t'attacher à elle. C'est terminé. Tu as tenté l'expérience trois fois, trois fois ça a foiré. Jamais plus tu ne penseras à simplement essayer. Et pourtant tu le sens, tu n'as même pas encore songé à partir et déjà tes pieds qui refusent de faire demi-tour, et ta stupide capacité à ne savoir où tu en es. Tu te collerais des tartes, parfois. Parce que tu apprendras bien un jour.
C'est exaspérant, n'est-ce pas ? Tout ces gens qui se préoccupent de toi.
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