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 L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew

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TJ. Blue Withaker

TJ. Blue Withaker

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MessageSujet: L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew Icon_minitimeLun 16 Juil - 18:55

J'étais en avance. Pour une fois. C'est le genre de trucs qui ne m'arrive pratiquement jamais, je suis même plutôt du style à être à la bourre, à courir pour arriver plus ou moins à temps. Même si, du coup, je deviens beaucoup moins présentable, avec mes cheveux ébouriffés et mes joues rouges. On dirait une vraie sauvage, parfois. Enfin bref, ce coup-ci, j'avais prévu mon coup. Je savais qu'Andrew arriverait bien après moi, puisqu'il avait établi une sorte de technique qui consistait à nous donner des heures de rendez-vous différentes. En moyenne, il me faisait venir un quart d'heure avant lui, et à cause de mon retard, nous arrivions à peu près en même temps. Ce type, c'est le genre de mec qui cherche avant tout son avantage, qui ne veut pas se fouler le moins du monde. Ceci dit, il fait quand même des études de médecine, mais je pense que c'est plus pour son égo qu'autre chose. S'il pouvait rester à ne rien faire, je pense qu'il ne se priverait pas. Si la procrastination était une discipline olympique, ce type aurait une collection de médailles impressionnante. Mais là, vu que j'étais en avance, je serais sur place bien avant lui, et j'aurais le temps de préparer un mini discours. Il fallait que ça cesse, ces pseudos cours bidons que j'étais obligée de suivre. Tout ça parce que mes parents avaient eu la bonne idée de m'aider à augmenter mon niveau dans les matières scientifiques avec un coach perso. Comme si ça m'intéressait. Comme si ça avait un quelconque intérêt. J'étais quand même en troisième année de licence d'archéologie, et je me foutais bien de connaître les intégrales et les machins du genre. Le pire, c'est que Seamore prenait son rôle très au sérieux. C'est pourquoi je devrais commencer mon blabla avant même qu'il ait eu le temps de s'asseoir. Sinon, j'étais finie. Impossible d'en placer une, après qu'il ait débuté ses instructions. Le son de ma voix devait l'agacer, ou un truc du genre. Je m'en prenais plein la tronche, il faut dire, et je passais souvent pour une vraie cruche, parce que les mathématiques "c'est super simple". Ce qui, évidemment, m'agaçais. Et puis nous partions dans nos petites querelles, nous défiant comme nous pouvions, tentant de rester le plus fier possible. Inutile de préciser que la plupart du temps, à mon grand regret, je perdais ces petits jeux. Ce qui me valait encore plus de remarques, et un ton bien plus supérieur de la part d'Andrew. C'était quand même assez surprenant de voir que malgré tout, il lui arrivait d'être sympathique. Enfin, sympathique c'est pas le mot... Moins insupportable, dirons nous. Car malgré son cynisme, ce type pouvait se montrer très drôle, et surtout très fin. D'une grande délicatesse, même. Ce qui rendait le rictus qui en suivait assez troublant, d'ailleurs. Limite, je l'aimais bien. Hors de question que je l'avoue un jour, mais c'était plutôt amusant, cette pseudo compétition. En tout cas, si elle devait continuer, ce serait en dehors des cours qu'il me donnait à la bibliothèque de la faculté. Je n'avais plus le temps, ce qui était déjà une assez bonne excuse en soi, et j'en avais plus qu'assez de me ridiculiser près d'une heure trente par semaine. Il fallait que cela cesse, mais impossible de trouver les bons mots. Les grandes décisions, et surtout l'annonce des grandes décisions, ce n'était vraiment pas pour moi. Dès que possible, j'évitais d'en faire, et reportais l'attention sur quelqu'un d'autre, qui ne bafouille pas au bout de trois syllabes. Mais là, il allait falloir que je répète très vite mon texte, intérieurement, puisque Andrew Seamore venait de franchir la porte vitrée de la bibliothèque, se dirigeant à grandes enjambée vers notre table habituelle. Comme s'il pouvait me manquer. Moi, mes cheveux roux et ma robe émeraude, au milieu de tout ce papier blanc cassé. Qu'est-ce que j'allais dire ? Inconsciemment, mes doigts se mirent à pianoter sur le rebord de la table, mes ongles claquant légèrement contre le formica. Rien. Je ne trouvais rien à dire. J'allais passer le reste de l'après-midi à passer pour une sotte, et je n'arrivais même à protester. Pitoyable. « Ahem. Salut. » Ok, là, ça craint. Vraiment. Blue, tu es une quiche, tu le sais, ça ?
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E. Andrew Seamore

E. Andrew Seamore

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MessageSujet: Re: L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew Icon_minitimeMer 18 Juil - 1:50

I say « Don't you know ? »
You say you don't know

Mercredi. Ou bien jeudi peut-être ? Lundi, ça ressemble à du lundi. Lundi. Lundi. Non. Ce n'est pas logique, ce n'est pas normal, ce n'est jamais le lundi. C'est un jour de la semaine au hasard, ou bien peut-être même deux collés ensemble, ou trois, ou toute la semaine. Le cours du temps jouait avec les nerfs d'Andrew Seamore. Son rythme de vie avait été balayé du revers de la main du jour au lendemain, comme ça, sans prévenir, sans même crier gare. Sans prévenir, sans même crier gare, il s'était remis à travailler. Lui. Travailler. Ça avait méchamment eu l'air d'un très mauvais oxymore, d'une autre antithèse, d'une énième antiphrase. Travailler et puis surtout être si vite si fatigué, si vite si plat, si vite si vide, si vide, la vie d'un étudiant de médecine. Il marchait rapidement, émergeant visiblement d'une interminable sieste à l'issue d'une nuit de garde relativement trop longue, et, baillant négligemment, il s'arrêta devant le bâtiment — Lakehead University. Mais qu'est-ce qu'il venait faire par là, déjà ? Il avait quitté l'université depuis presque cinq ans maintenant. Il n'avait rien à faire ici.
Oh, oui, c'est vrai. La môme.

Se recoiffant d'un geste vague, il gagna rapidement la bibliothèque — suffisamment rapidement pour échapper à d'éventuels « Oh, Seamore, quel plaisir » et autres joyeuses ironies. La bibliothèque de l'université était, certainement, la seule chose à laquelle il s'était vraiment attaché par les temps heureux où il étudiait encore. Trop de livres, et si peu de gens. Des livres. Des livres. Il devait racheter des livres, il avait fini tous les autres. Mais aurait-il seulement le temps de lire maintenant ? Esquissant un sourire bref, il prit la peine de parcourir les rayons. Après tout, elle était constamment en retard, pourquoi se presser ? Il aurait bien le temps de lire un peu avant qu'elle n'arr— oh non. Les sourcils froncés, il avait manqué de faire tomber un volume de Candide qu'il avait tout juste recueilli. Il ne pouvait pas la manquer. Comment aurait-il pu ? Un roux pareil, flamboyant, fier, au milieu de tout ce bois, au cœur de tout ce sombre, presque comme une injure, comme une protestation — elle est déjà là ? Comment pouvait-elle être à l'heure ? Ou était-il en retard ? Bon sang, il n'était pas un foutu lapin blanc, il était fatigué mais pas fou, ni en retard, d'ailleurs. C'était donc un fait, elle était à l'heure.

TJ Withaker avait toujours été en retard. C'était comme écrit dans ses gènes, elle se devait de ne pas être à l'heure. Du plus loin qu'il ne se souvienne, Andrew ne l'avait jamais vue à l'heure pour ses cours de mathématiques. Au fond, peu lui importait de jouer le missionnaire scientifique — il savait qu'elle n'aimait pas les maths, qu'elle ne les aimerai jamais et il respectait ça. On le payait pour un truc facile et qu'il appréciait, alors pourquoi s'embarrasser de si petits détails ? On le payait et c'était tout ce qui comptait. Il pourrait lui apprendre le français, la géographie ou le tricot, ça reviendrait simplement au même. Tout simplement. Laissant derrière lui un air perplexe qu'il n'avait su réprimer, un sourire léger se traça sur ses lèvres alors qu'il s'approchait de la table. L'affaire d'une petite heure, et il serait libre de retourner vaquer à ses occupations. Libre d'aller se recoucher, présentement. Oh—oui, se recoucher, et ne se réveiller que l'an d'après. Ou l'heure suivante. Ça reste à négocier.
    — Ahem. Salut.
L'air de rien se transforme en un regard interrogateur. « Salut » ? Le sourire reste là, pourtant, toujours ce foutu sourire et, en un haussement de sourcils surpris, il s'assit à la table.
    — « Salut » à toi aussi, Blue. T'as l'air tendu, c'est le plaisir de reprendre de passionnants cours de mathématiques avec moi qui t'émeut autant ? Il lui lança un regard moqueur en défaisant son écharpe. Ne me regarde pas comme ça, j'ai déjà dit à tes parents que c'était même plus la peine et que je ne voyais pas l'intérêt pour toi dans tes études. Après d'un autre côté j'ai pas voulu trop insister, c'est triste à dire mais ça m'arrange presque qu'ils jettent de l'argent par les fenêtres, j'ai pu m'acheter autre chose que des pâtes. C'est pour me donner l'air compatissant, tu vois ? Ceci dit, vu les résultats... Il feuilleta négligemment la pochette au fond de son sac. ... Je crois qu'on devrai opter pour autre chose, hein ? Genre je sais pas, des langues ou des cours de dessin.
Il s'arrêta un instant et posa son regard sur elle. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas pu la charrier aussi librement et, même s'il était certain qu'elle ne se laisserait pas faire, ça restait un réel plaisir. Andrew Seamore, coach mathématique et défouloir occasionnel. C'est un plaisir.
    Ça va, ne me crucifie pas du regard comme ça, de toute façon j'ai déjà de la peine à dessiner des bonshommes en bâtons. Mais sérieusement si tu veux changer, tu me dis hein, je pense pas que tes parents surveillent encore tes devoirs et moi ça m'éviterait de. Brutalement, son regard buta sur une des feuilles. Il hésita un instant et griffonna une ligne de façon brouillonne. D'écrire des trucs incorrects sur mes fiches à trois heures du matin.
Camouflant de façon au final plutôt ratée un bâillement fatigué, il retourna les feuilles griffonnées et maladroitement corrigées en direction de la rousse. Un Andrew Seamore épuisé ne signifie pas un Andrew Seamore las de fatiguer le monde.
    — Au boulot, Euclide !
Oh, c'est vrai.
Nous sommes mardi aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew Icon_minitimeJeu 26 Juil - 20:18

C'est fou à quel point la désinvolture de ce garçon peut être agaçante. Son pas est lent, ses gestes mous bien que contrôlés au millimètre près, et son regard perdu dans le vide semble se désintéresser de tout. Ce dernier point doit certainement être exact, d'ailleurs. S'il y avait bien quelque chose que j'avais appris durant ces cours de perfectionnement, c'est bien que rien ni personne ne peut réellement toucher Andrew Seamore. Ou alors, il cache très bien son jeu, mais j'en doute. Je pense plutôt que ce type se fiche du monde entier, en dehors de sa petite personne exaspérante à souhait. Il n'y a qu'à voir la façon dont il agit à chaque fois qu'on se retrouve dans cette bibliothèque. J'ai beau faire tâche dans le décor au point de vue couleur, on me remarque limite moins que lui. Il n'adresse pas un mot à la bibliothécaire, ridée comme une pomme trop mûre et perchée sur son petit tabouret à l'assise de paille qui couine à chaque fois qu'elle esquisse le moindre mouvement, mais soit. Elle n'a pas l'air particulièrement aimable, de toute manière. Mais au moins, je ne sais pas... Qu'il essaye de faire moins de bruit, par exemple. Il y a une différence entre ne pas se donner la peine de chuchoter, au risque de déranger tout le monde dans un rayon de quinze mètres, et se donner un malin plaisir à parler de manière douce et claire, afin de non seulement déranger tout le monde dans un rayon de quinze mètres, mais en plus de s'attirer les foudres des pauvres étudiants qui tentent tant bien que mal d'ingurgiter leurs leçons, et qui se contentent de riposter par minables regards noirs. Comme si cela allait pousser quiconque à modifier son comportement. Même moi, ça ne me fait pas peur. Alors Seamore, je ne vous en parle même pas. Parfois, je me dis quand même que moi aussi, j'ai des trucs à lui apprendre. Le savoir vivre, par exemple. Ça serait bien, ça. Instruire Andrew au civisme, qui lui permettrait de vivre en société de manière plutôt correcte. Quoique, non. Ça serait bien trop de boulot, et de toute manière, je pense que cette situation doit lui convenir, au fond.

Bref, je devais trouver un moyen de me sortir de ce pétrin. Envoyer sur les roses le professeur que l'on avait choisi à ma place. De toute manière, je ne voulais pas de professeur, qui que ce soit. C'est fou à quel point cela peut être handicapant, de ne pas avoir de talents d'orateur. Franchement, au lieu de me transformer en GPS humain, ce foutu orage aurait pu faire les choses correctement et me donner un pouvoir qui me soit vraiment utile, comme parler en public avec aisance. Ceci dit, savoir constamment comment rentrer à la maison, même perdue au fin fond de l'Amazonie, c'est quand même assez pratique. Dans l'absolu, j'entends. Parce qu'en général, je ne m'éloigne pas de chez moi de plus d'une vingtaine de kilomètres. Alors pour se retrouver en plein milieu de l'Amazonie... Enfin bref. Finalement, ça doit pas être si mal, l'Amazonie. Un bon paquet de bêtes féroces, une bonne quantité de bestioles affreuses dont je ne préfère pas imaginer le nombre de pattes, mais au moins, pas d'Andrew Seamore et ses phrases pseudo philosophiques qui vous prennent la tête. Le repos de la forêt. D'ailleurs, je ne sais pas ce qui me retient de me lever et de partir. Aller au parc, à trois pâtés de maisons d'ici. Je suis sûre que vu l'heure, il sera désert. En fait, je sais qu'il sera désert, j'arrive même à vérifier ce genre de trucs à distance. Dans tous les cas, il fallait que j'échappe à l'algèbre, et vu que j'ai été incapable d'aligner deux mots cohérents à la suite pour exprimer mon désaccord, il ne me reste plus énormément d'options pour éviter de me creuser inutilement la cervelle sur des équations et autres exercices à la limite du sadisme qu'on m'aura dégoté.
    — « Salut » à toi aussi, Blue. T'as l'air tendue, c'est le plaisir de reprendre de passionnants cours de mathématiques avec moi qui t'émeut autant ?

La bonne blague. Je ne sais pas ce qui me retiens de lui lancer une réplique cinglante, de lui envoyer ses bouquins à la figure, et de lui tirer la langue. Geste totalement puéril, mais ô combien satisfaisant quand on voit le regard choqué de son interlocuteur. Mais il ne m'en laisse pas le temps. C'est Seamore, en même temps. Si j'arrive à prononcer jusqu'à la fin trois phrases complètes, durant l'heure et demie prochaine, ce sera le maximum
    — Ne me regarde pas comme ça, j'ai déjà dit à tes parents que c'était même plus la peine et que je ne voyais pas l'intérêt pour toi dans tes études. Après d'un autre côté j'ai pas voulu trop insister, c'est triste à dire mais ça m'arrange presque qu'ils jettent de l'argent par les fenêtres, j'ai pu m'acheter autre chose que des pâtes. C'est pour me donner l'air compatissant, tu vois ? Ceci dit, vu les résultats... Je crois qu'on devrai opter pour autre chose, hein ? Genre je sais pas, des langues ou des cours de dessin.

Alors non seulement il était conscient que j'aurais préféré me retrouver face à un jaguar assoiffé de sang au milieu de la jungle plutôt qu'ici à ses côtés, mais en plus de ça, il s'en fichait royalement. Pire, ça l'arrangeait. Et en prime, il prenait mes parents pour des abrutis en acceptant leur argent pour ainsi dire pas grand chose en retour. Le profiteur par excellence. Qui en plus de ça, se payait ma tête, histoire de changer, en me faisant l'affront de m'aider en langues, là où j'ai toujours obtenu mes meilleures notes. Sans parler du dessin. A croire que j'ai trois ans et qu'il faut trouver quelque chose pour m'occuper. Bientôt, on m'achètera une boîte de feutres et on m'installera sur une toile cirée pour que je colorie les princesses Disney.
    — Si tu savais à quel point je suis ravie de passer les prochaines minutes avec l'être le plus abject qu'il m'ait été donné de rencontrer, Seamore. Vraiment. Et puis, tu sais que les mathématiques, c'est ma grande passion... Que de plaisirs réunis.

Fière de ma réplique, je m'accordai un sourire. Cessant de tapoter la table, le bruit commençant à devenir carrément agaçant, et ne sachant plus quoi faire de mes mains, je les passai dans mes cheveux, faisant voleter quelques mèches flamboyantes qui finissaient par retomber mollement sur mes épaules.
    — Tu es certainement la personne la moins compatissante de tout le Canada, Andy. Et encore, je suis sympa en limitant les frontières.

Pourquoi manquais-je autant d'inspiration pour me moquer ouvertement de lui ? Je devais probablement être fatiguée. En tout cas, le surnom d'Andy était l'arme suprême. Le truc qui l'énervait plus que le autres. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi il interdisait à tout le monde de l'appeler ainsi, parce qu'après tout, c'est un surnom comme un autre, et ce n'est pas spécialement moche. Du coup, vu que je savais que ça le mettait hors de lui, j'en profitais. Et ajouté à un regard assassin, c'était parfait. Histoire de compenser mes moments de faiblesse dans cette joute verbale.
    Ça va, ne me crucifie pas du regard comme ça, de toute façon j'ai déjà de la peine à dessiner des bonshommes en bâtons. Mais sérieusement si tu veux changer, tu me dis hein, je pense pas que tes parents surveillent encore tes devoirs et moi ça m'éviterait de... D'écrire des trucs incorrects sur mes fiches à trois heures du matin.

Honnêtement, je n'y croyais pas. Changer. Andrew Seamore acceptait de se plier à ce que je voulais. Ça semblait trop beau pour être vrai. Dans un sens, je savais qu'au fond, il en avait carrément marre de m'enseigner des trucs aussi inutiles et dont je me fichais éperdument. Qu'il préfèrerait faire autre chose que de passer du temps avec moi. Comme... Faire la sieste ? Il semblait vraiment fatigué. Mais je n'allais pas m'apitoyer sur son sort pour autant. Surtout qu'il me tendait déjà des feuilles d'exercices. Rien qu'en lisant la première ligne, j'en avais déjà assez.
    — Au boulot, Euclide !

    — Franchement, si on pouvait éviter de bosser, ça m'arrangerait. Vu ta tronche de déterré, t'as pas dû dormir de la nuit. Petite pause. Il ne faut pas rêver, non plus. Mais je ne vais pas te faire le plaisir de te laisser repartir tranquillement chez toi, après tout t'es censé rester avec moi jusqu'à neuf heures trente. Rassure toi, ce sera une torture autant pour toi que pour moi, mais question de principe, tu comprends...

D'un revers de la main que je voulais dédaigneux, mais qui au final ne l'était pas du tout, je tentais de repousser les feuilles griffonnées par la main d'Andrew. Échec cuisant. Une seule, celle au sommet de la pile, bougea à peine. Parfait. Je suis une quiche, bonjour. Il fallait donc que je me contente de ramasser le paquet dans son intégralité, et le tendit d'un geste brusque à mon peudo-professeur. Problème, je ne savais absolument pas quoi faire maintenant. Je ne m'attendais pas du tout à ça. En fait, je n'espérais même pas réussir à demander à Andrew d'arrêter son petit jeu. Alors de là à ce qu'il soit également décidé à abandonner cette stupide lubie parentale... C'était plus qu'incroyable.
    — Je compte bien te pourrir le reste de ta matinée, Seamore, mais j'avoue que je sèche un peu. Peut-être qu'il serait préférable que je t'aide à t'entrainer à manier correctement un crayon. Comme ça, avec un peu de chance, te dépassera le niveau maternelle et réussira à faire mieux que des bonshommes en bâtons.

Un sourire jusqu'aux oreilles, un regard faussement compatissant, je lui tendais le premier stylo que je réussis à attraper. Je m'attendais à me le recevoir en pleine figure, accompagné de répliques acerbes. C'était un peu notre lot quotidien. Ceci dit, on continuait de nous dévisager étrangement, à la bibliothèque, même au fil des semaines. Certes, il y en avaient qui s'éloignaient de notre table quand ils voyaient l'un ou l'autre d'entre nous s'installer. Pourtant, on était facilement reconnaissables, non ? Une rousse pétillante et un homme dont les traits traduisaient une exaspération constante. C'était plutôt drôle à voir, au final. Et je pense que même Andrew s'amusait de la situation. Un des rares points en commun que nous avions. Ou plutôt un des rares points que nous acceptions de revendiquer comme nous étant communs.
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E. Andrew Seamore

E. Andrew Seamore

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MessageSujet: Re: L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew Icon_minitimeVen 3 Aoû - 3:09

Je reste froid, en tout lieu en toute circonstance
J'étais le roi tant à te gâter l'existence

La bibliothèque s'était silencieusement retournée en une consternation indiscrète et un aveugle lui-même les aurait fui. C'était Tammy-Joy Blue Withaker, un peu trop rousse, un peu trop voyante, et une tête à se faire charrier par un salaud de la pire espèce. Jamais assez en avance, toujours trop différente. C'était Eliott Andrew Seamore, c'était celui qui est fiché comme « le salaud de la pire espèce », c'était celui qui haussait les épaules. Rien qu'un réflexe classique, rien de plus qu'une mauvaise habitude. Pas un pour rattraper l'autre tant leurs guerres primitives agaçaient, tant leurs voix horripilaient, et on avait appris à les reconnaître, à les sentir, à les fuir. Andrew avait un goût prononcé pour le visage contrarié de Blue, et c'était un plaisir de le provoquer. TJ Withaker s'était, néanmoins, trouvé ce jour-là une force intérieur surhumaine en arrivant à l'heure, et c'était dans un courage déplacé qu'elle avait sifflé une demi-résistance. Elle semblait s'être ressaisie, s'être relevée, s'être indignée — est-ce qu'elle finissait par en avoir assez ? Assez de lui, assez de son sourire moqueur, de son regard inquisiteur, assez de lui, de lui et puis de ces « mauvais côtés » qu'il prenait un malin plaisir à révéler. Elle en avait assez, c'était certain. Mais elle ne voulait pas s'en aller. Elle ne voulait pas simplement baisser les bras et le libérer, elle ne voulait pas lui faire ce plaisir-là, elle ne pouvait pas se permettre ça. Elle savait. Elle savait que ça serait perdre. Et elle semblait déterminée à tout faire pour éviter ça. Ce serait un tel déshonneur, de perdre face à Andrew Seamore, face à un connard de première catégorie, face à ce salopard dernier cri qui s'amusait de ses lèvres pincées et de son air agacé, de ses gestes rebelles et de ses changements révolutionnaires. De sa tête de silencieuse petite élève était sortie une indignation amère. Lui, ça ne lui avait que décroché un sourire. Encore. Toujours.

Si Andrew s'amusait autant de Blue Withaker, c'était souvent parce qu'il n'y en avait pas deux comme elle. Elle s'était voulue révoltée et pourtant elle semblait ne savoir où aller, comment faire — elle ne voulait pas lui faire plaisir et pourtant elle ne savait comment l'en empêcher. Constatant une théorie maintes fois vérifiée — à savoir le fait qu'elle devait certainement avoir des navets à la place des bras —, il ne retint pas un rire moqueur en rangeant ses feuilles. Des valises sous les yeux et pourtant encore le sarcasme accroché aux lèvres. Il paraît que c'était comme ça que ça tournait chez lui. Et il paraît que ça exaspérait TJ. Il paraît qu'il adorait ça. L'exaspérer. S'accoudant à la table, il soutint son regard d'un air léger en faisant tournoyer le crayon entre ses doigts et, dans un geste presque borné, il ressortit une fiche pour griffonner sur le verso.
    — Je vais te prouver que je suis un artiste, lança-t-il en dessinant les deux traits des bras d'un bonhomme — ou d'une bonne femme, ou même d'un chien, ou présentement d'une limace radioactive, la différence est très légère — et, satisfait de son œuvre, lui retourna la feuille d'un air amusé. C'est de l'avant-garde. Artiste maudit, incompris et méprisé, tu vois ce que je veux dire. Ou bien « Andrew, quatre ans, atelier peinture ». L'un n'empêche pas l'autre. Je crois... Il bâilla de nouveau, le regard posé sur le dessin. ... Sérieusement que mon développement artistique s'est fait seppuku autour de cet âge. Du coup, je pense que je me passerai bien de cours de dessin tout comme tu te passeras de cours de maths, hm ? Mais la question d'après c'est...
Il s'accouda à la table et se pencha vers elle, le demi-mot au bout des lèvres, le sarcasme au fond des yeux, et, appuyant son menton sur ses mains jointes, il soutint son regard.
    Comment se pose la « question de principes », TJ ?
Il ne suggérait rien, il ne pensait à rien. D'ailleurs, il ne pensait pas un traître mot de ce qu'il disait, comme un peu toujours, il mentait comme jamais. Il aimait simplement la voir en position de faiblesse, il aimait se dire qu'il avait le pas sur elle, il aimait voir ce qu'elle ferait ensuite, comment elle réagirait après. Comment elle oserait encore l'appeler ainsi. Comment TJ Blue Withaker se libèrerait de l'être le plus abject qu'il lui ait été donné de rencontrer. Comment elle se moquerait de la personne la moins compatissante du Canada et très certainement au-delà, et très probablement de la planète. Elle ne savait pas ce qu'elle disait. L'ironie de la chose lui arracha un rire étouffé alors qu'il s'éloignait d'elle. Elle ne savait pas à quel point elle tapait juste, combien elle était près du but. Et ça l'amusait. Et il aimait la voir tâtonner. Il s'amusait à essayer de la désarçonner, au fond, ça ne serait qu'une personne de plus qui lui foutrait la paix. Elle était un peu susceptible, Blue, mais elle n'était pas vraiment stupide, elle savait qu'il se moquait d'elle. Évidemment qu'il se moquait d'elle. Ouvertement. Savait-il faire quoique ce soit d'autre ? Une étudiante en archéologie ne s'intéressait pas aux maths, et une étudiante ne l'intéressait pas. Enseigner les maths à une étudiante non plus. Le souci menaçait d'être réglé et pourtant ça allait certainement encore empirer, et ça allait certainement encore prendre de l'ampleur. Il n'attendait que ça. Il se jouait de ça. Il se languissait du moment où elle sifflerait un « Connard » alors qu'elle se lèverait bruyamment et partirait.

Tripotant machinalement le stylo, il s'était réinstallé au fond de son siège en jetant un regard perplexe aux alentours. Quelques idiots à la mine sombre et une sombre bibliothécaire à l'air idiot. Rien qui leur permettrait de survivre une heure et demi sans prendre le risque de s'écrouler de sommeil. Ils divergaient — elle aspirait à déterrer ce qui subsistait du passé, il aspirait à réparer ce qui vivait au présent. Elle était encore en train de sagement retenir des leçons par cœur, il avait tellement perdu le fil du temps qu'il avait l'impression de sortir du Jumanji. Finalement, haussant un sourcil fasse à l'élémentaire de sa pensée, il lança un regard un peu plus sérieux à son ex-élève et coinça le bouchon du bic entre ses lèvres.
    — Vois-tu, Tammy-Joy — et il détacha volontairement les syllabes, par pure vengeance de ce surnom ridicule qu'il ne souhaitait plus jamais entendre nulle part — nous pourrions nous mettre à lire calmement chacun de notre côté comme deux personnes normalement constituées se trouvant dans une bibliothèque... Mais je sais très bien que tu ne pourras certainement pas résister à l'envie de m'insulter, de me pincer, de me taper ou de faire des mimiques puériles juste pour me casser les pieds. Le sourire reprit possession de son visage, un peu plus calme, un peu moins railleur, et il se contentait de la fixer calmement. C'est physique, non ? Tu détestes mon visage, tu détestes comment je marche, tu détestes comment je respire, comment je réagis et interagis avec les autres. Tu détestes la sensation que je vole tes parents, que j'essaie de me prouver combien tu es plus stupide que moi, plus inférieure à qui que ce soit. Je pourrai déblatérer sur combien c'est faux, m'outrager sur comme tu te trompes, mais plus que tout, tu détestes quand je parle. C'est quelque chose d'assez récurrent, je dois le reconnaître, je ne sais pas si c'est ma voix qui vous horripile ou si c'est moi-même que vous avez en horreur, mais, en tous les cas... C'est un plaisir que tu me détestes, Blue. Et je sais qu'on aura jusqu'à l'heure et demi pour débattre à ce sujet, plutôt que d'apprendre, plutôt que de dessiner. Le regard se fit perçant. Pas vrai ?
[Pardon du retard ]
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MessageSujet: Re: L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew Icon_minitimeDim 5 Aoû - 11:07

Je me redressais sur ma chaise. Tâchant de paraitre totalement détachée de la situation, comme si tout autour de moi ne méritait que mon indifférence. J'essayais de lancer un regard dédaigneux à Andrew, mais visiblement, ce ne fut pas réellement concluant. C'est fou à quel point il pouvait être agaçant. Et il avait cette fâcheuse tendance à mettre les gens mal à l'aise. Dès qu'il entrait dans une pièce, il y avait toujours cette tension malsaine qui s'installait. Comme si l'on cherchait à se défendre de quelconque manière, crispant le moindre de nos muscles, prêts à bondir de nos chaises pour s'enfuir. Et non, ce n'est pas du tout exagéré. Il n'y a qu'à voir le reste de la bibliothèque. De pauvres étudiants, venus dans l'espoir d'obtenir un peu de tranquillité pour travailler correctement. Clairement, on les dérangeait grandement. Déjà, on ne prenait même pas la peine de parler à voix basse, et même si l'on s'efforçait tous deux de rester calmes et de ne pas hausser le ton, le volume augmentait crescendo. Et, en prime, on ne parlait pas de trucs vraiment intéressants, et encore moins de cours. C'était juste l'expression de notre rivalité de toujours, à parler pour ne rien dire, juste dans l'espoir d'énerver l'autre. Pourtant, personne n'osait nous demander de la fermer. Franchement, ils étaient bien plus nombreux que nous deux, avec Seamore, et certains étaient tellement costauds qu'ils auraient pu nous transporter de nos chaises à l'extérieur du bâtiment en nous portant d'une seule main. Mais non. Même les plus gros gabarits se taisaient. Se contentant de vulgaires regards noirs. Honnêtement, j'étais tellement en rogne contre Andrew que je me fichais bien de ces regards assassins. Au moins, j'avais des témoins, pour prouver que Seamore me traitait vraiment de manière assez exécrable. Il me faisait passer pour une véritable andouille.

Et voilà que sa fierté le poussait à se ridiculiser en dessinant au dos d'une copie. Ce type était vraiment prêt à tout pour ne pas perdre la face, pour rester victorieux quoi qu'il arrive. Ne jamais baisser les bras. C'est le genre de qualité que j'aurais largement pu apprécier chez quelqu'un, mais le fait d'associer le mot "qualité" à Andrew Seamore me rebutait tellement que je tentais d'en faire abstraction. Il était détestable. En tous points. Parfois je me demandais si c'était humainement possible, d'être comme ça. De prendre plaisir à énerver son petit monde. A éprouver une sensation de supériorité à chaque sarcasme lancé. Souvent, j'en venais à la conclusion qu'il devait être un machin robotique humanoïde extraterrestre dépourvu du moindre sentiment. Ça me semblait relativement honnête, comme théorie. Plus sérieusement, je tentais parfois de me mettre à la place de ses parents. Ils avaient certes dû se faire une raison, mais quand même. Voir son fils basculer comme ça... Quoique non. Même enfant, il devait être irritable au possible.
Puis il retourna la feuille. Deux misérables traits de crayon. Cela pouvait être absolument tout et n'importe quoi. Encore une fois, Andrew se payait ma tête, un petit rictus satisfait collé au visage. Sous la table, mes mains se serrèrent en poings. Qu'est-ce qui me retenait donc de lui envoyer en pleine tronche, lui cassant le nez au passage ? Je n'étais pas du genre violente, pourtant. Et en temps normal, j'aurais redouté les répressions. Cependant, au vu des gens autour de moi, il y avait plus de chances qu'on me décerne une médaille plutôt que l'on m'envoie en garde-à-vue.
    — Magnifique, Seamore. Ton gribouillage est digne d'un gamin de treize mois. Cependant, ce n'est pas de t'auto-proclamer artiste incompris qui va masquer ta médiocrité, j'en ai bien peur.
Bâillement. Blabla à propos de mes principes. Son seul objectif devait être de me pousser au silence, de m'empêcher de répliquer quoi que ce soit. Que pouvais-je donc répondre ? Même moi, je ne savais pas ce que je sous-entendais, avec cette question de principes. J'avais dit ça histoire de meubler. Sauf que meubler avec Andrew ne sert à rien, au contraire. Chaque mot est utilisé contre vous, c'est encore pire que Les Experts. Ou Ally McBeal. Enfin bref, pire que les séries du genre, quoi. Et puis, évidemment, il m'avait appelée TJ, afin d'en rajouter une couche. Là, par contre, je ne pouvais pas vraiment protester. C'était de bonne guerre. Je l'avais nommé Andy quelques minutes plus tôt, et il était clair qu'il allait me faire payer pour l'utilisation de ce surnom.
    — Le plus important, Seamore, n'est pas réellement la question. Mais plutôt la réponse, ce que tu vas faire pour éviter de te retrouver aux urgences avec le cartilage du nez brisé.
J'avais bien peur d'être hors sujet. J'avais répondu ce que j'avais pu, dans l'espoir de me dépatouiller de tout ça. Pas vraiment réussi, tout ça, mais bon. J'avais essayé. Et puis, je préférais encore dire n'importe quoi, plutôt que de lui laisser le plaisir d'avoir le dernier mot. Peut-être avait-il gagné des batailles, un certain nombre même, mais il n'avait pas encore gagné la guerre. Et je n'étais pas le type d'adversaire qui se laisserait faire, qui n'allait pas combattre. J'allais lutter pour mon honneur jusqu'au bout, c'était certain.

En tout cas, il avait conscience que je ne pouvais pas le voir en peinture. Et que visiblement, je n'étais pas la seule. C'est vrai que tout m'horripilait, chez lui. La moindre de ses attitudes. Certes, je n'étais pas irréprochable non plus, mais j'estime ne pas être désagréable à ce point. Là, on avait atteint le non-retour, et depuis un bon moment déjà. Quant à essayer de me faire croire qu'il ne me prenait pas pour la dernière des imbéciles... La bonne blague. Inutile de partir dans de longs discours, je ne le croirais pas, de toute manière. Nettement, il y avait peu de chances qu'on réussisse à s'entendre un jour. A passer outre nos défauts respectifs. Quoique, ça, encore... En revanche, passer outre notre fierté était tout bonnement inconcevable. Et nous étions tous les deux bien trop fiers pour accepter de faire des efforts. A quoi bon ? Pour se faire un ami supplémentaire ? Inutile, j'en avais déjà suffisamment. Quant à lui, j'imagine qu'il n'avais pas particulièrement besoin d'être entouré de monde pour se sentir bien. Après tout, l'ignorance est bien pire que le dégoût. Tiens, c'était une idée, ça, d'ailleurs. Mais bon, pas sûr que ça marche avec Seamore. Lui-même étant indifférent à à peu près tout...
    — Tu sais quoi, Andy ? J'ai même pas envie de gaspiller ma salive à te répondre. On est d'accord pour dire que tu n'en vaux pas la peine. Ceci dit, oui, je te déteste. Mais tu me le rends bien, donc c'est de bonne guerre.
Je me calais dans le fond de ma chaise, plaquée le plus possible contre le dossier. Le menton légèrement levé, en signe de défi. Un très léger sourire, à peine perceptible, dessiné sur les lèvres. Les yeux rivés sur lui, à l'affut du moindre geste. Feindre l'indifférence, feindre l'indifférence. Mes muscles restaient crispés, mes poings toujours serrés posés sur mes cuisses, au niveau de l'ourlet de ma robe émeraude. Prête à dégainer en cas d'attaque.
    — Je parie que tu seras incapable de tenir comme ça bien longtemps, de toute manière. Tu es incapable de résister à l'envie de lancer une réplique acerbe. Tu ne tiendras pas plus de dix minutes sans me dire quelque chose de désagréable.
Mon sourire s'effaça. Sans pour autant quitter Andrew des yeux plus de quelques secondes, je me levais, lissais le bas de ma robe, et partis dans le rayonnage voisin pour prendre le premier bouquin qui me tombait sous la main. Quoique, non. Il fallait que je réfléchisse à quoi choisir. Pas de romans à l'eau de rose, j'aurais immédiatement été cataloguée comme petite pleurnicheuse ridicule. Ni de la science-fiction, c'est un truc de geek. Guerre et Paix me semblait être un bon choix. De la littérature classique, c'était parfait. Je l'avais probablement déjà lu, mais je n'allais pas trop faire la fine bouche non plus. Et moins je m'absentais, mieux c'était. J'étais quand même censée pourrir sa matinée rien que par mal présence.

[C'est franchement nul, j'ai honte. Désolée *pastaper*]
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E. Andrew Seamore

E. Andrew Seamore

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MessageSujet: Re: L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew Icon_minitimeSam 18 Aoû - 15:29

T'aimes le blabla ; le blabla t'aime

Des livres ? Elle essayait d'attaquer Andrew Seamore avec des livres ? Elle espérait le battre sur son propre terrain ? Les livres étaient probablement une de ses seules forces et la lecture le seul passe-temps qui ne l'avait jamais ennuyé — car les gens eux-mêmes le lassaient. Blue essayait de le faire craquer et elle ne s'était en réalité enfoncée que plus profond dans un jeu qu'elle n'avait jamais voulu commencer, qui ne se terminerait certainement jamais. Elle s'était voulue tellement maîtrisée, TJ, elle s'était voulue tellement sûre d'elle parce que la simple idée qu'un type tel que lui puisse avoir l'ascendant sur une fille telle qu'elle lui était insupportable ; elle s'était faite tellement fière, TJ, tellement inflexible qu'elle n'avait même pas réalisé combien elle s'égarait. Il s'était paisiblement balancé sur la chaise alors que la rousse s'évadait un peu plus loin, hors de sa vue, hors de sa portée, et il s'était à son tour levé. Il n'avait plus eu le temps de lire depuis quelques temps désormais et c'était au contraire une véritable faveur que Blue lui faisait. Si elle avait réalisé l'aide morale qu'elle lui avait inconsciemment offerte, il l'aurait remerciée — mais elle semblait persuadée de l'agacer, alors pourquoi déranger sa vision des choses ? Il n'avait plus eu le temps de lire depuis quelques temps désormais et c'était pourtant toujours ce terrible dilemme de quel livre choisir, de quel livre il n'avait pas encore lu mais surtout de quel livre il voulait lire. Il n'avait plus eu le temps de lire depuis quelques temps et il avait semblé se couper du monde à peine ses doigts tirèrent un épais livre de son rayon. Elle croyait qu'il ne savait se taire dix minutes, il lui prouverait inconsciemment qu'il savait être silencieux le temps de cinq cent pages.

Regagnant sa place d'un pas lent, il jeta à peine un coup d'oeil au livre que sa supposée élève avait entre les mains. Elle lui avait à peine semblé réelle et son nom n'avait plus été que sur le bout de sa langue — il lisait et c'était comme s'il s'était brutalement déconnecté du monde qui l'entourait. Il murmura vaguement combien Guerre et Paix était simple à lire en anglais, et plus rien. Silence radio, il l'avait perdue, ou lui s'était perdu, la question se posait toujours. Silence radio, Andrew n'était plus là. Indisponible. Absent. Ailleurs. Il finissait à peine le troisième chapitre lorsqu'il sortit enfin de sa léthargie. Un bruit sourd ou quelque autre manifestation extérieur l'avait ramené à lui. Fronçant vaguement les sourcils, il jeta un regard à celle qu'il avait auparavant voulu emmerder plus que tout et qui n'était au final plus rien d'autre qu'une autre agaçante présence — la promiscuité des bibliothèques avait toujours été ce qui l'insupportait le plus. Refermant brièvement le livre et persuadé d'avoir été de nouveau catalogué comme l'extraterrestre qui lisait un peu trop vite, un peu trop profondément, des fois un peu trop bizarrement — car il était vrai que le souvenir du jour lointain où on l'avait surpris lire la tête en bas avait été particulièrement gênant —, il haussa un sourcil et s'appuya sur le dos de sa main. Ne pas être désagréable. Ne pas réagir. Ne pas se laisser aller. Il. ne. devait pas. lui faire de remarques. Ça serait faillir, sinon, ça serait défaillir et perdre la face, ça serait échouer et c'était une idée qui l'agaçait particulièrement — son orgueil se devait de se tenir à la laisser tranquille. Sinon elle aurait raison. Et il était le seul à devoir avoir raison, n'est-ce pas ? Il n'y avait que lui qui pouvait avoir raison.
Ne pas faire de remarque désobligeante.
Pas de critique désagréable. Pas de moquerie injustifiée. Pas d'ironie déplacée. Pas de mots. Rien du tout. Se taire. Retourner à sa lecture. Essayer de finir le livre aujourd'hui. Ne pas s'endormir, tiens, aussi, parce qu'il était présentement à moitié en train de piquer du nez sur son livre.
Oh, tant pis.
    — On ne m'avait pas dit que tu faisais des langues... Il finit le quatrième chapitre. Tu fais quoi au final ? Si ça se trouve t'en parles plus que moi, je me sentirai stupide et il faudrait que j'apprenne autre chose pour ne pas me faire dépasser par une gamine Bordel ! ... De ton âge parce que je suis clairement un vieillard et que je n'aime pas m'en souvenir.
Silence de nouveau. Il fronça doucement les sourcils. Plus sérieusement, cette fois-ci, plus fixement. Il ferma de nouveau le livre. Définitivement.
    — Écoute j'ai sommeil et j'ai déjà lu ce livre la semaine dernière, je reste là simplement parce que l'idée de te voir gesticuler par plaisir de m'avoir repoussé dans mes retranchements m'est parfaitement insupportable mais si tu comptes faire comme une personne normale dans une bibliothèque, à savoir lire, j'aimerai vraiment pouvoir me souvenir d'à quoi ressemble un lit parce que je travaille encore demain. Tu t'en fous certainement mais je gagne pas le quart du PIB par habitant de l'Afrique du Sud et j'ai besoin de te supporter pour bénéficier de l'immense plaisir de pouvoir dépenser un peu de fric pour satisfaire mes besoins de bourgeois refoulé ; donc si tu as encore de quoi satisfaire toi et ta fierté, je t'en prie, fais donc. Je m'en mordrai sûrement les doigts dans douze heures mais j'ai vraiment besoin de dormir et je n'ai pas l'intention de rester ici. Je t'implorerai pas pour mettre fin à mes souffrances mais, sans vouloir faire l'intellectuel orgueilleux et qui pète plus haut que son cul, je suis certain d'avoir mieux à faire. Et toi aussi, n'est-ce pas ? T'en as assez que j'essaie de faire désespérément rentrer toutes ces notions dans ta tête alors qu'elles tiennent absolument à prendre froid loin de ta cervelle et moi j'ai du travail à faire et du sommeil à rattraper. C'est donnant-donnant, dis à tes parents que j'étais malade, que je démissionne, que j'ai attenté à ta vie ou que des extraterrestres m'ont enlevé, qu'ils me virent si c'est ce qui veulent mais je refuse de perdre mon temps. J'en gaspille beaucoup trop en ce moment et Dieu sait comme j'ai fini par avoir cette sensation en horreur. Alors, TJ, je t'en prie, fais-moi plaisir... Il lui lança un sourire faux. Profite de ta victoire.

(OLOL c'est ultra nul désolée)
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MessageSujet: Re: L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew Icon_minitimeMer 29 Aoû - 10:05

Je m'installai sur cette pauvre chaise que je venais à peine de quitter, croisant une jambe sous moi, et entamant mon bouquin. Saleté, elle était bancale. Je n'ai jamais compris pourquoi, ni même comment, mais à chaque fois que j'allais dans une bibliothèque, je me retrouvais sur une chaise bancale. La plupart du temps, j'évitais de bouger, et je passais outre, tout simplement. Mais là, j'étais particulièrement tendue, la quasi-totalité de mes muscles était crispée, et je ne répondais plus de rien. Je n'arrivais même pas à me concentrer correctement pour lire, c'est dire. J'avais toujours aimé lire, d'autant que je m'en souvienne, et ce n'étais pas pour rien que j'avais choisi une filière de langues. Je n'avais jamais été extrêmement douée en la matière, je me débrouillais, juste, et c'était déjà pas si mal. En tout cas, je pouvais ingurgiter pas mal d'informations en un temps réduit, et les ranger bien soigneusement dans une case de mon cerveau pour les ressortir au moment opportun. Ce qui était assez ironique, vu que j'étais souvent cataloguée comme ayant une mémoire de poisson rouge dans la vie de tous les jours. Enfin bref. Il fut un temps où je lisais beaucoup, vraiment. Et même si je n'aimais pas plus que ça tripoter et faire entrer dans ma vie quotidienne des bouquins qui avaient trainé je-ne-sais où, qui avaient été écornés par je-ne-sais qui et qui avaient vu je-ne-sais quoi, j'avais été bien contrainte de prendre un abonnement à la bibliothèque du quartier, ayant explosé mon budget livres de l'année en seulement deux semaines. Malheureusement, ces derniers temps, je n'avais pas réussi à me libérer quelques heures pour m'adonner à ce simple plaisir, devant toujours courir à droit et à gauche. Et puis, je préférais bûcher mes cours, aussi. A réfléchir ainsi, j'aurais très bien pu accuser Andrew Seamore de me faire perdre mon temps et de m'empêcher de lire, à cause de ces heures de suivi scolaire, mais ça serait tout de même légèrement injuste. Ça n'avait pas l'air de l'enchanter plus que moi, tout compte fait. Il était d'ailleurs fort à parier qu'il m'aurait lâchée sans ménagement si ma répartie à ses piques incessantes n'était pas aussi divertissante pour lui et son pseudo esprit supérieur.

Mes prunelles noisette fixaient les lignes de texte, mais j'avais l'impression que l'encre se mélangeait sous mes yeux, que les mots se déformaient, devenant ainsi impossibles à décrypter. Étais-je fatiguée ? Très certainement, mais peut-être pas à ce point. Machinalement, je tournais la page. Je n'allais pas rester des siècles plantée devant le même paragraphe, ça aurait été un excellent moyen de m'attirer des répliques cinglantes de la part de Seamore. Quoique, ça aurait très bien pu être une manière de le tester. Faire exprès de le chercher, de le taquiner, juste pour voir s'il serait capable de se taire. De garder le silence. De réprimer cette envie de combattre dans cette continuelle joute verbale, refoulant les mots qui se pressaient certainement au bord de ses lèvres. J'aurais très bien pu jubiler à l'idée de l'agacer de la sorte, mais c'était également tellement difficile pour moi de ne pas céder à la tentation, que je n'avais pas la force de me réjouir. Je n'espérais qu'une chose : qu'il craque avant moi. Qu'il brise enfin ce silence religieux qui s'était installé entre nous, afin de remporter mon pari et de lui en faire voir de toutes les couleurs par la suite. Même si, pour le moment, j'avais juste envie d'un bon café, bien brûlant. Un café de chez moi, fait avec la magnifique machine à expresso que mes parents m'avaient offerte lors de ma pendaison de crémaillère. Pas un de ces gobelets d'eau chaude aromatisée qu'on nous servait au distributeur à l'entrée de la bibliothèque. Oui, il me fallait rentrer. Rentrer, boire mon café, serrer Hippolyte dans mes bras, et passer le reste de la journée affalée devant les téléfilms stupides de l'après-midi à la télévision. Tout du moins, partir d'ici, de cette bibliothèque, quitter cette inconfortable chaise bancale, et fuir le regard inquisiteur de Seamore.
    — On ne m'avait pas dit que tu faisais des langues... Tu fais quoi au final ? Si ça se trouve t'en parles plus que moi, je me sentirai stupide et il faudrait que j'apprenne autre chose pour ne pas me faire dépasser par une gamine... De ton âge parce que je suis clairement un vieillard et que je n'aime pas m'en souvenir.
Il avait parlé ! Il s'était rattrapé de justesse pour ne pas se montrer désagréable, même si je n'avais eu aucun mal à détecter sa petite gaffe. C'était tout de même déjà un bon début. Par contre, me soupçonner de parler plus de langues que lui frisait le ridicule. Il devait connaitre huit langues minimum, et couramment, en prime. Je ne valais rien à côté de ça, et il devait très bien le savoir. Était-ce un moyen détourné de me faire avouer qu'il m'était supérieur ? Ou alors, je voyais tout simplement le mal partout lorsqu'il s'agissait d'Andrew. C'était fort possible, d'ailleurs. J'étais assez sotte, de toujours penser qu'il cherchait à me rabaisser. Ou pas, d'ailleurs.
    — Si, j'ai fait une section langues avant d'entrer en école d'archéologie. J'étais bien plus douée en histoire, mais bon. Je parle anglais, français, portugais et espagnol, étant donné que les civilisations antique d'Amérique du Sud sont ma spécialité. Mais bon, je connais aussi deux-trois mots d'allemand et de mandarin.
Bon, d'accord, j'avais un peu exagéré sur le portugais et l'espagnol. Je m'en sortais très bien, mais je n'aurais pas pu discuter pendant des heures. Quant à l'allemand et au mandarin, je ne connaissais vraiment que deux-trois mots, et pas plus. Bonjour, au revoir, merci. Oui et non, aussi, quand même. Mais ça s'arrêtait là. Toutefois, je ne relevais pas la petite remarque sur mon âge. Je n'étais plus une gamine à proprement parler, mais j'évitais d'en faire un flan, ça allait certainement se retourner contre moi. Et puis, même si Andrew n'avait que cinq ans de plus que moi, j'étais forcée de constater qu'il était plus vieux et normalement plus expérimenté que moi. Logique.
    — Écoute j'ai sommeil et j'ai déjà lu ce livre la semaine dernière, je reste là simplement parce que l'idée de te voir gesticuler par plaisir de m'avoir repoussé dans mes retranchements m'est parfaitement insupportable mais si tu comptes faire comme une personne normale dans une bibliothèque, à savoir lire, j'aimerai vraiment pouvoir me souvenir d'à quoi ressemble un lit parce que je travaille encore demain. [...] Alors, TJ, je t'en prie, fais-moi plaisir... Profite de ta victoire.
Une chose était claire : je n'en croyais pas mes oreilles. Mais il avait l'air tellement las, tellement... fatigué. Il en devenait limite pitoyable, pour être honnête. Les yeux ronds comme des soucoupes, je ne le quittais pas des yeux, sans ciller. Je ne sais pas ce que vous avez fait à Andrew Seamore, mais ne touchez plus rien, c'est parfait comme ça. Incroyable. Je me sentais, à la limite, être un monstre, de l'empêcher ainsi de se reposer juste pour conserver un minimum de fierté. C'était parfaitement égoïste, et ça ne me ressemblait absolument pas. Clairement, je m'en voulais. Et je m'en voulais de m'en vouloir, aussi, puisqu'il s'agissait tout de même de mon précepteur bidon qui adorait me pourrir la vie. Pourtant, je restais une gentille fille, et puisqu'il avait accepté sa défaite, il aurait été un peu stupide de rester là à attendre que le temps passe.
    — Je... Bon. Bien.
D'un geste brusque, je me levais, faisant vaciller ma chaise, et rangeais Guerre et Paix à sa place. Retournant auprès de notre table, je saisis mon sac à la volée, m'autorisais à lancer un sourire en direction de Seamore, et désignais la double-porte de la bibliothèque d'un mouvement de menton.
    — Je vais être sympa, et vais mettre fin à ton calvaire, Andy, maintenant que tu as accepté ma victoire. Te faire la bise comme à une personne normale nous agacerait tous les deux, donc je ne vais pas en rajouter une couche, alors... bonne... nuit.
Ma victoire. Elle avait cependant un goût assez amer. Ça avait été bien trop simple. Et il n'y avait aucune gloire à remporter cette bataille. Évidemment, j'étais déçue. D'un geste aérien, je repoussais une mèche de cheveux flamboyante qui me tombait en travers du visage derrière l'oreille, plaquais une nouvelle fois ma robe émeraude sur mes hanches, et partis en direction de la sortie, mes ballerines bronze claquant contre le sol en linoléum. Je savais qu'Andrew était à quelques mètres derrière moi, mais je ne voulais pas me retourner. Il ne fallait pas. Je devais me concentrer sur autre chose. Comme... peu importe, tant que je ne me retournais pas.

[Méga en retard >< Normalement, je pense qu'on peut clôturer le sujet, mais libre à toi de faire une dernière réponse L'art d'être une quiche en dix leçons ■ Andrew 721575 ]
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