« начало.»
21 июня 1991, Санкт-Петербург

Il ne faisait plus vraiment froid en juin, à St-Petersbourg. Le soleil avait remplacé la neige, bien présent. Restait seulement une bise qui passait, et repassait. Traversant vos vêtements, glaçant votre visage, refroidissant tout votre être. Nous nous avançions vers cet immense manoir, de marbre blanc. Quelques rainures sombres ondulaient sur les murs, parmi le chèvrefeuille. Les vitres étaient immenses, de grandes fenêtres visant à montrer, à montrer la richesse de la famille Syentisla. Une famille d'apparence unie, qui renfermait les pires secrets. Qui pouvait savoir que Pietrov avait violé sa jeune fille, dans l'ombre de la chambre de l'enfant, quand elle n'avait que douze ans? La pauvre et frêle Louvenia, qui pleurait en silence tous les soirs, se rappelant le moindre endroit ou son porc de père avait posé ses sales mains. Elle n'était pas en position de force, elle le savait. Alors elle attendait, que la chance tourne et que ce salaud crève enfin. Elle rencontra un garçon, alors qu'elle ruminait dans son jardin. Elle était âgée de seize ans, ses yeux verts étaient pleins de rage contenue, de vengeance impatiente, d'un feu destructeur. Et ce garçon, brun, ténébreux l'incita à sortir des limites du manoir, il l'entraîna dans la déchéance, la dépravation la plus totale. Elle n'était plus rien de la jeune fille appeurée et fragile. Elle se forgeait un caractère, jour après jour, nuit après nuit. Et un soir, elle se décida à frapper. On retrouva Pietrov Syentisla mort, poignardé dans son sommeil, ses bijoux de famille posés soigneusement sur la table de nuit. Aucune trace de sang, aucune trace de lutte. Tout avait été soigneusement fait selon les règles de l'art. Alazia, la mère de famille silencieuse et soumise, se pendit quelques jours plus tard, ce qui ravit la fille. Elle n'avait jamais été là pour elle, ne l'avait jamais protêgée des regards malsains et des attouchements de son père. Elle était partie, le regard impassible, défaite enfin d'un passé douloureux, qu'elle porterait à jamais dans son coeur. Après avoir préalablement vidé le compte de toute richesse, qu'elle avait désormais avec elle, sous forme de carte de crédit.

« Дьявол, бури, молнии. »
5 сентября 2009, Thunder Bay

Elle venait à peine de s'installer dans cette ville. Mais à quel prix? Elle avait passé deux ans à voyager, boire, fumer, se droguer, et vivre de l'héritage de ses parents. Il ne lui était pas nécéssaire de travailler, alors elle ne faisait rien de ses journées. Elle restait devant la cheminée. Elle ruminait ce qui lui arrivait. Louvenia n'était rien. Rien du tout. Elle avait du voler l'identité d'une fille qui venait justement de mourir, Sawyer Reed-Benett. Il avait été agréablement facile de rentrer en Amérique. Mais tous ces hommes qui essayaient de la charmer, elle n'avait qu'une envie, c'était de les voir souffrir, trembler de peur à ses pieds, hurler de souffrance. Elle pensait réellement à ça quand elle sortit malgré le temps orageux et les nuages noirs qui s'étendaient dans le ciel. L'éclair surnaturel ne la rata pas, elle sentit la décharge parcourit le long de son corps. Du haut de son crâne jusqu'à son petit orteil. Tout son être semblait se remplir d'une aura incroyable. Et elle s'effondra sur le sol, à même le pavé. Quand elle réveilla, il faisait à peine jour, la rosée venait d'attérir les plantes et l'air était humide. Elle croisa son voisin, un homme d'âge mûr, qui l'observait souvent depuis qu'elle était arrivée. Son regard était le même que celui de son défunt père, et elle craqua. Elle se supportait pas ce regard malsain et pervers. Elle trembla, convulsivement. Et fixa l'homme, depuis le perron. Il lui sembla qu'elle sentait quelque chose aller dans la direction de son voisin, comme de petites décharges électriques qui sortaient de son corps dans la direction qu'elle voulait. Elle visa l'homme porcin. Et son regard ne le lâcha que quand elle le vit enfin se tortiller de douleur sur le sol, hurlant et couinant de terreur. Elle s'arrêta, et rentra chez elle, un sourire narquois sur le visage. Son voeu venait d'être exaucé.