Lightning Strokes
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 No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew

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B. Cassidy Hudson

B. Cassidy Hudson

♠ AGE : 33
♠ COPYRIGHT : G.U.E.R.L.A.I.N
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MessageSujet: No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew Icon_minitimeVen 22 Juin - 20:10

Il s'y connaissait visiblement. Évidemment qu'il s'y connaissait. Il continua la tirade de Dom Juan. La tirade que j'aimais tellement m'attitrer, celle que je trouvais vraie. Le Don Juam de Molière, le Phœbus de Châteaupers de Victor Hugo ou même le Roméo de Shakespeare. On pense à Roméo et Juliette comme à une grande histoire d'amour mais beaucoup oublis qu'avant de rencontrer Juliette, Roméo était amoureux de Rosaline, qu'il couche avec après seulement trois jours et pour finir qu'il tue Tybalt et Pâris. J'ai connu mieux comme genre d'homme. Roméo est un crétin hypocrite, Don Juam se fait tuer, et Phoebus se marie. Toutes des fins tragiques.
Je sens le souffle du dénommé Andrew dans mon cou et je pense alors qu'il est partant pour ce que je lui propose, néanmoins, je me rend vite compte que les choses ne vont pas aller plus loin. Je suis déçu mais je le cache. Je n'en étais qu'à mon coup d'essai après tout. Il me repousse et se dégage. Moi je fais la moue et me laisse tomber alors sur le canapé. Apparemment on sortait quand même. C'était étrange, je ne comprenais pas. Ceci dit, ce n'était pas la première fois de la soirée que je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Je venais clairement de lui faire des avances pour une nuit torrides entre jeunes hommes consentants. Il décline, rit même de moi mais m'invite quand même à sortir et ne me fous pas à la porte comme une personne "normale" l'aurait fait.
Qu'est-ce que la normalité après tout.
Je me lève et enfile mon manteau sans broncher. Ma dignité elle par contre, je n'avais pas la moindre idée d’où elle s'était cachée. Dans mon pantalon probablement.

« Tu viens de vexer mon égo de mâle et tu t'inquiètes de ma situation familiale ? Sérieusement ?»
Je m'esclaffais. « Aaah si tu savais… » lâchais-je en réprimant un nouveau rire. Je n'en dis pas plus.
Oh oui, s'il savait. La famille de tarée avec laquelle je vivais. Une famille recomposée d'écossais et d'irlandais. Une demie soeur cleptomane, une mère aliener et un future beau papa qui m'avais déjà frappé parce qu'il avait cru que j'avais voler l'innocence de sa petite fille. Comme si c'était l'une de mes préoccupation. Ce qui était sûr et certain, c'était que le mariage allait être mouvementé étant donné que j'étais le témoin du marié.

C'est sur ces quelques mots que nous quittions l'appartement et que nous nous mirent à marcher. Je laissais le scooter ici, je ne connaissais pas très bien le quartier mais il m'avait l'air plutôt pas mal. Contrairement à Colbat Crescent. Et puis de toute façon, ce scooter était un danger ambulant, je ne pouvais pas rouler avec sans risquer un accident ou deux…
Je suivais Andrew, ne sachant pas vraiment ou nous nous dirigions. Je compris toutefois assez rapidement que nous étions entrain de nous rentre au Java Hut. C'était un bar plutôt sympa, je n'y étais aller qu'une fois, mais ça s'était avéré être une très bonne soirée, j'avais gagné un bon pactole à faire un mini concert au piano et j'avais rencontré Tatiana qui avait voulu m'engager en tant que modèle. Proposition que j'avais accepté avec joie.
Le trajet se fit principalement en silence. Je ne voulais pas savoir. Je ne voulais pas lui demander pourquoi il ne m'avait pas encore jeter. Quand j'y pensais c'était probablement parce qu'il voulait jouer, ce que je comprenais tout à fait. Je voulais jouer moi aussi, simplement mes règles étaient nettement moins "strictes". Je sortit mon paquet de cigarettes et en plaçais une dans ma bouche sans plus attendre et l'allumais. Je tendis le paquet à Andrew. « Promis, je ne vais pas te brûler cette fois… ». J'hésitais à m'excuser par rapport à cet évènement qui avait eu lieu un peu plus tôt mais finalement restais muet. Mon égo venait de prendre un trop gros coup pour m'excuser. Peut-être un peu plus tard, peut-être quand j'aurais bu quelques verres, peut être…
Au même moment nous arrivions devant la façade du bar, il ne faisait pas si froid mais mon corps ne s'était pas encore habitué au climat, tant pis, j'allais devoir finir ma clope avant d'entrée.
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E. Andrew Seamore

E. Andrew Seamore

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MessageSujet: Re: No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew Icon_minitimeMer 27 Juin - 1:53

Brain, walk on by
I'm not gonna sleep tonight
I've got a crush on you my friend
I can't explain, I can't explain, no

Le Java Hut avait semblé une évidence. Andrew avait mis un pied dehors sans savoir où mener ce gamin un peu agaçant, un peu embêtant, et, pourtant, il s'y était conduit sans même réfléchir. Ce n'était pas le lieu de prédilection pour un rendez-vous galant ; ce n'était même pas un lieu de prédilection pour rien du tout. C'était plutôt ce genre d'endroits où l'on échoue sans savoir pourquoi, où l'on s'effondre sans chercher à comprendre. C'était bien le cas. Là, maintenant, tout de suite, il ne savait pas pourquoi, et ne voulait pas chercher à comprendre pourquoi il l'avait invité à boire un verre plutôt qu'à prendre un pied au cul. La cigarette avait tourné entre ses doigts alors que ses yeux s'étaient montrés un peu plus attentifs, un peu plus attirés, peut-être, aussi. Il aurait pu plus mal tomber. Il aurait pu mal tomber tout court, au final. Décrivant des cercles de fumée, il avait, surtout, remarqué à quel point Cassidy avait semblé ranger sa fierté l'espace de quelques secondes. Sans se laisser démonter, il avait cependant semblé perdre un peu de cette grande gueule qu'il aimait manifestement utiliser à tout va. Sur le ton de la plaisanterie il s'était plaint d'un égo masculin ébranlé, de cette fierté qui prend des coups, de cette dignité qui tient bon malgré tout. Ça l'avait, d'une part, interpellé et il avait détourné les yeux. Cassidy lui ressemblait. Il lui ressemblait, oui, et c'était sans doute pourquoi ce jeu dans lequel ils s'étaient embarqués avait semblé bien plus difficile que d'ordinaire. Lui, Andrew Seamore, abonné aux ambiguïtés, coutumier des étrangetés, ressemblait sous un certain angle à un livreur de pizza un peu borné, à un gamin un peu trop fier, à un mec un peu trop fou. Rassurant. Jetant la cigarette à terre, il l'écrasa d'un pas décidé alors que le sourire en coin regagnait son visage. Here we are.
    — Je préviens, j'ai partagé ma pizza et je t'ai couvert, alors tu paieras ta part parce que je suis pauvre. Si t'as rien, tu ramènes ta cornemuse ou je sais pas mais tu te débrouilleras, hein.
Ça avait été lancé sur le ton de la plaisanterie et ils entraient chacun dans le bar. Soir de semaine. Quelques poivrots un peu lourds au milieu de mômes venus se bourrer la gueule entre deux dures journées de cours. Pas trop plein, pas trop dégueulasse — pas plus que d'ordinaire, disons —, pas trop emmerdant. Pas trop parfait, mais ça s'en approche. S'il se sentait pousser des cheveux blancs et un panneau de vieillard pédophile à camionnette blanche à côté des gamines de seize ans qui squattaient le quartier, il n'était sûrement pas exagéré d'admettre qu'Andrew connaissait Central Avenue comme sa poche — entre l'université et l'hôpital il s'agissait, clairement, de là où il était dans son élément. S'installant rapidement à une table vide près des fenêtres avant que quelqu'un d'autre ne la vole, il jeta un regard vague à son compagnon de soirée en défaisant son écharpe. Il avait étrangement semblé un peu plus adouci et, s'étonnant lui-même de son propre apaisement, il l'effaça immédiatement d'un sourire goguenard.
    — Tu prends quoi, du whisky ? Il resta silencieux un moment et haussa un sourcil amusé. Allez je plaisante, je tiens ça comme une revanche personnelle contre toutes les fois où les gens me payaient du thé quand je voulais de la vodka. D'ailleurs... C'est ce que je vais prendre je crois bien.
Commande passée, il tritura négligemment l'écharpe blanche en cherchant l'université du regard. Une petite éternité qu'il n'était plus passé là-bas. Sans regret. Il ne gardait de l'université que le souvenir désagréable de la tension permanente, des insomnies à répétition et du budget stylo bic qu'il devait envisager chaque mois. Joyeusetés d'une licence de médecine dont il ne voulait guère se souvenir désormais. Toutes ces choses auxquelles il s'était arraché lui semblaient désormais terriblement loin, la notion du temps qui manque, de l'angoisse grandissante, du travail, le travail, le travail et au final plus rien d'autre, et au final rien de mieux. Le manque de sommeil qui se fond en tasses de café, le stress qui se décuple à chaque minutes. Il y avait la société au bout de la rue et désormais lui s'était posé à côté, en simple spectateur. Ça lui plaisait, il s'y complaisait. Haussant les sourcils, il reposa les yeux sur Cassidy, l'air brutalement un peu plus intrigué, l'air un minimum intéressé.
    — Eh, tu étudies ? Je veux dire, t'es inscrit en fac, ce genre de conneries, ou tu prévois de survivre en brûlant les clients qui veulent manger de la pizza ? Parce qu'au final tu pourrais parfaitement être à l'université et me forcer à te croiser tous les jours, ce qui serait potentiellement chiant. Remarque, ça pourrait être pire...
Dans un mouvement vague, il se pencha vers lui, brutalement un peu trop près, soudainement un peu plus concupiscent et, recréant cette proximité qu'ils avaient effleuré tout au long de cette soirée naissante, il haussa un sourcil en un sourire en coin.
    Non ? T'aurais pu tomber sur un facho bedonnant, moi sur un puceau de première classe. T'aurais pu faire plus que me menacer, j'aurai pu appeler les flics. Il attrapa le verre de vodka ; se rapprocha plus près. Et au final... Je t'invite à te saouler avec moi.
    Plus près.
    Ça aurait pu être pire...
    Trop près.
    Tu trouves pas ?
Andrew esquissa de nouveau un sourire alors qu'il effectuait un mouvement de recul. Les lèvres baignées dans l'alcool, il balaya la salle d'un regard un peu hautain, un peu moqueur. Si Cassidy savait jouer, il ne voyait pas pourquoi lui devrait se priver. Si Cassidy savait ce qu'il faisait, s'il savait réaliser, il n'était pas dit que les dés étaient tous jetés d'avance. Car la soirée ne fait que commencer.
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MessageSujet: Re: No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew Icon_minitimeJeu 28 Juin - 12:37

En y réfléchissant, j'avais gagné la soirée. Je veux dire, je n'ai pas eu à travailler bien longtemps et comme mon nouveau compagnon de soirée me le faisait remarquer, j'avais manger une pizza, je n'avais pas été viré et à présent, je sortais boire un coup. Ou plusieurs. Il était tout naturel que je paye ma part. Une fois ma clope terminée, j'entrais dans l'établissement. L'ambiance était différente ce soir. Il y avait moins de monde. Et je ne disais pas ça pour me vanter. Certes j'avais bien joué ce soir là et j'attendais avec impatiente que le patron m'embauche à nouveau mais j'étais loin d'avoir ramener une nouvelle clientèle fidèle. Peut-être plus tard. On s'asseyait et j’enlevais mon manteau puis ma veste. Il faisait plutôt chaud dans le bar et après le vent qu'il y avait à l’extérieur, j'avais un coup de chaud. Je décidais de rester en Tshirt même si cela dévoilait mes nombreux tatouages. Qu'importe, si je les avait fait, c'était pour les qu'on les voit. Le barman me fit alors un signe de tête. Visiblement, il m'avait reconnu. C'était bon signe, peut-être que j'allais rejouer prochainement. Mon regard se porta à nouveau sur Andrew.
« Tu as quelque chose contre le Whisky ? Honnêtement je m'en serais bien pris un. Dommage qu'au Canada ils soient dégueulasses… au moins un point positif à l'écosse. Je vais prendre comme toi. » Je n'étais pas un adepte de la vodka, mais ça passait. J'avais envie que quelque chose de fort. Je voulais boire. Et boire autre chose qu'un red bull pendant que je suis en train de jouer à GTA. En y réfléchissant, j'étais sobre depuis un moment, probablement trop longtemps. En fait, peut-être que je n'étais pas en manque de sexe, mais peut-être que j'étais en manque d'alcool. Ou alors les deux. Oui certainement.
Désir qui devint encore plus palpable lorsque ce dernier se rapprocha de moi alors que je n'avais pas encore eu le temps de répondre à sa question précédente. Toutefois, cette proximité qui disparaissait me plaisait. Je me mords la lèvre parce qu'encore je ne sais pas jusqu’où il veut aller.
J'avais pu me poser des questions sur son orientation sexuelle après avoir été repoussé mais maintenant je n'ai plus de doute. On se ressemble. Alors je su qu'il n'en avait pas fini de jouer. Il se recula. « Ça aurait pu être pire en effet. » acquiesçais-je « T'aurais pu être hétéro. » Déclarais-je nonchalamment en posant ma main sur sa cuisse. Je l'a retirais immédiatement avec un petit sourire en coin. Je n'allais pas tenter à nouveau, non. Je rentrais dans le jeu doucement mais surement.

« Et pour répondre à ta question… Non je ne vais pas à la fac. J'ai arrêté les cours à Liverpool quand j'avais 18 ans. Et je ne m'en porte que mieux ! Et même si livreur de pizza n'est pas mon rêve dans la vie, ça paye bien. J'ai pas à me plaindre, alors je garde. Je fais quelques boulots à côté aussi… » Puis, je m'arrêtais. Percutant ce qu'il venait de me dire. « Attends parce qu'ils acceptent encore les vieux comme toi à la fac ? » Je m'esclaffais. Alors celle là, je ne m'y attendais pas. Celui qui depuis le début de la soirée s'amuse à me rabaisser à propos de mon âge n'était en fait qu'un étudiant ? C'était la preuve que les apparences sont souvent trompeuses.
A mon tour j'attrapais mon verre de Vodka et commençais à m'en délecter. Pour dire que c'était de la vodka, c'était plutôt bon. Soit le fait d'avoir été sobre pendant quelques semaines me faisait apprécier encore plus les alcools, soit j'aimais pour aucune raison particulière.
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E. Andrew Seamore

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MessageSujet: Re: No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew Icon_minitimeJeu 5 Juil - 22:03

Boy, my dreamee-toy
If I wanted to explain, I'm not sure you'd understand
But who's to blame, who's to blame ?

Touché. Touché, certes, mais pas coulé. Mais touché tout de même. Bien touché, même. Joli tir. Plus que de jouer à celui qui craquera le plus vite, ils cherchaient à s'entraîner toujours un peu plus bas, toujours un peu plus profond — l'un ne tombe pas sans l'autre. Pas un pour rattraper l'autre. Ça se faisait discret et pourtant à chaque phrase c'était « Est-ce que je t'ai blessé ? », et à chaque mot on espérait toujours un oui à un « Est-ce que je t'ai fait lâcher ? ». Lâcher prise, lâcher tout, lâcher et tout ce que ça implique. Ça faisait un peu partie de ce jeu, ça aussi, comme un bonus vicieux, comme un supplément imprévu. A peine ébranlé, Andrew avait haussé les sourcils alors que la vodka tournait allègrement entre ses doigts. Il savait toujours retomber. Enfin. Presque toujours. Mais il n'était pas censé le savoir, mais il ne pouvait pas le savoir. Haussant vaguement les épaules, il s'appuya sur le dossier pourpre de la banquette en croisant les jambes, un peu vulgairement, un peu moqueusement.
    — En fait non j'ai rien contre le whisky mais c'est le whisky qui a quelque chose contre moi. Il but une gorgée de vodka, sans baisser les yeux, sans vouloir le lâcher du regard. Je le tiens pas du tout, je m'endors au bout d'un verre. Enfin un grand verre, mais un verre quand même.
Ça avait semblé presque un peu ironique, presque un peu sous-entendu, presque un « Eh, chacun ses priorités, chacun ses spécialités ». Ça avait semblé presque un peu étrange, tout ces gestes qui peuvent être mal interprétés, toutes ces situations ambigües et les regards de travers avaient fait sourire Andrew. Comme toujours, avait-il envie de dire, comme d'habitude. Comme toujours, avait-il envie de répondre, les épaules haussées, le regard posté sur ce gamin qui attire l'œil, sur ce mec qui retient l'attention. Il avait considéré d'un regard rapide la main qui s'égarait sur sa cuisse, il avait esquissé un sourire aux situations étranges, aux ambiances aguichantes. C'était le mot. Il était aguichant, Cassidy, il était méchamment provoquant, et ça serait mentir par fierté que de dire que ça laissait indifférent. Il ne se serait sinon pas cassé la tête à inconsciemment rentrer dans un jeu où il ne trouve pas de sortie. Plus qu'une occupation pour les jours à venir, Andrew Seamore s'était trouvé un adversaire à sa taille. Reste à voir si ça serait bénéfique.

Hétéro. Ça avait semblé presque vulgaire, ça avait eu l'air presque péjoratif et, les sourcils haussés, un rire au bord des lèvres, presque pris de court par une réponse qu'il n'attendait pas, il lança une pichenette sur son front. Hétéro. Ça avait semblé presque étonnant et il n'avait finalement pas plus relevé que ça, et il n'avait pas plus été perturbé que ça. Hétéro, et ça avait attiré des regards, et ça avait fait tendre des oreilles. Hétéro, et ça l'avait juste fait sourire. Parce qu'« hétéro » lui semblait un concept tellement lointain, tellement cartésien, tellement peu approprié à sa propre personne que ça ne faisait plus que l'amuser. Parce qu'« hétéro » avait l'air bien trop manichéen pour un type aussi peu raisonnable, pour un mec aussi compliqué. Ça semblait marcher dans les deux sens, et ça marchait des deux côtés. Ni lui ni Cassidy n'avaient l'air de se résoudre à n'être que des « hétéros », tout comme des « homos », des « bis », des « zoophiles », simplement un peu de « j'ai déjà couché avec ce mec un soir », rien qu'un autre « on s'est déjà vus quelque part non ? ».
    — J'ai arrêté de me compliquer la vie quand j'ai réalisé que je pouvais taper dans les deux camps. Un sourcil se haussa alors que ses lèvres s'égaraient sur le verre de vodka. C'est juste, tu sais, fatiguant de sauter d'étiquette en étiquette alors à partir du moment où tu te dis que non au fond c'est juste qu'il ou elle est pas dégueulasse à l'oeil, qu'il ou elle finirait bien dans ton lit, et tu réalises que tu te libères de tout un tas d'autres soucis identitaires.
Des soucis identitaires et puis tout un tas d'autres, surtout d'autres. Des soucis identitaires qu'il n'avait au fond jamais vraiment eu, dont il ne s'était jamais réellement soucié. C'était juste pour le côté logique de la chose, juste pour donner un semblant de sens à l'histoire — au point où ils en étaient, il n'y en avait pourtant même plus besoin. Ils n'étaient pas logiques. Triste fatalité. Le fond de vodka fut fini d'une traite et, les jambes croisées, il le considéra d'un regard moqueur.
Touché.
Mais pas coulé.
    — En fait non désolé de te décevoir mais je suis tristement pauvre et sans emploi. Je disais ça parce que je passe constamment devant la fac comme c'est sur mon chemin pour à peu près 99 pour cent de mes destinations en ville. Mais tu vas me dire que tu ne vis que de ça ? Ça doit être juste. Désespérément chiant. Tu vas pas me dire que tu vis encore chez tes parents, non ? Il étouffa un rire et commanda un autre verre. « Pardon Maman, j'ai été boire un verre avec un connard de client à qui j'ai brûlé la main et la fin de soirée a été relativement floue. » Brutalement, le sourire s'effaça, le ton se fit solennel. « Le cadavre d'Andrew Seamore, vingt-six ans, a été retrouvé sans vie sur le bord de mer. Selon le médecin légiste, les circonstances de la mort indiquent clairement un meurtre par aspirateur ; le suspect numéro un est désigné comme étant la mère du jeune Bingham, qu'elle décrit comme victime de ce dangereux pédophile chômeur... »
Il lui lança de nouveau un sourire en portant la vodka à ses lèvres. Ça lui avait semblé une suite logique des évènements, jonglant de temps à autres entre toutes ces choses qui lui venaient à l'esprit, tout ces états qu'il lui arrivait d'avoir, qu'il aurait dû avoir, qu'on lui demandait d'avoir. Comme une succession à la fois logique et absurde, Andrew Seamore se construisait de ça.
    — Plus sérieusement, t'imagines si ta mère profite de ton absence pour sortir et me voit avec toi ? Enfin ça va c'est pas écrit sur mon front que je travaille pas, mais c'est bon, là je serai fiché. Remarque, je suis sûr que ça te plairait de vouloir me revoir simplement pour les emmerder, pas vrai ? Le sourire se fit plus fin. Je sais que tu ferais tout pour les emmerder.

[PARDON DU RETARD. J'ai mis à jour mon forum et après il m'a fallu du moment pour me remettre en route alors j'ai traîné la patte, désolée ;; J'espère que ça va !]
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MessageSujet: Re: No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew Icon_minitimeJeu 12 Juil - 23:20

Je me racle la gorge en écoute le bel Andrew. Il me plaisait. Enormément. Et je savais que ce jeu que nous avions instauré un peu plus tôt allait me rendre fou. Fou parce que j'avais l'espris de compétition depuis mon plus jeune âge. Jamais je ne m'étais résolu à perdre quoi que ce soit. Dès mon premier match de rugby, je savais que mon but était de tout faire pour gagner. J'avais un adversaire de taille majeure. Il avait l'air de jouer à ce petit jeu plus souvent que moi. La seule personne avec laquelle je m'étais tentée à ce jeu dangereux c'était la fille de mon futur beau père… J'avais fini avec la bouche ensanglantée et le nez presque cassé. Peut importe. Andrew avait l'air nettement plus… différent. A voir comment le jeu allait se terminer. Même si j'avais la triste impression que je n'allais pas savoir la fin cette nuit. J'apportais le verre à mes lèvres à nouveau et laissa couler la vodka dans ma bouche.
Et oui, j'étais ce genre de mec qui collait des étiquettes et qui jugeait. J'étais à l'aise avec ça. On m'en avait tellement coller tout au long de ma courte existence que je trouvais ça normal. De plus, j'étais loin d'être ce genre de philosophe qui se pose des questions sur tout et n'importe quoi. La philosophie n'est rien d'autre qu'une masturbation du cerveau, sauf que l'on ne trouve jamais ce que l'on veut obtenir. Coller des étiquettes aux autres étaient ce que je trouvais le plus facile, le plus simple. Tant pis pour les autres s'ils ne veulent pas être ranger dans des cases. Je ne voulais pas les offenser.
« Je vois… Et justement, autant dire ce que tu es clairement au lieu de vouloir ne pas être ranger dans une catégorie spéciale et rendre confus tout le monde. Non ? Les choses seraient plus simples. » Je reposais mon verre à motié vide sur la table et m'éclaircis la gorge. « Mais tu n'es pas quelqu'un de simple. Est-ce que je me trompe ? »
Je souris. Je n'aimais pas examiner les gens. Andrew était juste une exception. Peut-être parce que je l'avais bruler et m'avait malgré tout invité chez lui. Peut-être parce qu'il m'avait repoussé et m'inviter à sortir juste après. Peut-être.

Puis, ce fus le fou rire. Ce genre de rire que si l'on tente de réprimer sort encore plus fort. Ce mec était vraiment fort. Il avait déjà cerner ma mère à la perfection sans jamais ne l'avoir vu. Et pourquoi, ma mère était un spécimen unique ! « Tu as magnifiquement cerner ma mère ! Sauf que ça ne serait pas avec un aspirateur qu'elle te tuerais, ça serait plutôt avec une poêle brulante pour en plus te marquer ta gueule d'ange. » Je m'étais légèrement calmer et à présent, ne rigolais que légèrement. « Et puis… Même si je vis toujours chez ma mère, je n'y suis pas souvent alors ça m'importe peu. Entre mon boulot à la pizzeria, les quelques fois ou je suis embauché pour jouer dans les bars ou autres évènements et les shooting photo que je fais avec une fille de la ville pour sa ligne de vêtements… Je suis plutôt occupé, ce n'est pas si chiant. »
A mon tour je repris une boisson, quelque chose de plus soft maintenant. Je commandais un RedBull Sugarfree qui arriva instantanément. C'était probablement ma plus grande drogue après la clope et le café. C'était plus fort que moi. Je regardais à nouveau Andrew, un petit sourire sournois aux lèvres.
« Tu as raison… J'adorerais te revoir rien que pour les emmerder. Tu t'y connais après tout toi aussi… Tu aimes faire chier le monde si je ne m'abuse. » Puis une idée me vint à l'esprit. Une idée folle mais au point ou j'en étais… Je la trouvais plutôt amusante. « Viens voir la réaction de ma mère par toi même… Elle se marie dans quelques jours, je suis le témoin de son futur mari. Qui sait dans quel état ça pourrait la mettre ? »
Je me rapprochais ensuite de mon compagnon de soirée. Un air méchant mais faux. J'attrapais le col de sa chemise, l'attira brusquement vers moi et lui glissait à l'oreille avant de le relâcher. « Je t'avais dis de ne pas m'appeler Bingham. »
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E. Andrew Seamore

E. Andrew Seamore

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MessageSujet: Re: No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew Icon_minitimeLun 16 Juil - 13:38

« I don't like that "Goz", a new friends of yours
He's not your type, he's gonna be bad »

    — Mais tu n'es pas quelqu'un de simple. Est-ce que je me trompe ?
Non. Non, parce que la simplicité est tellement facile, la simplicité est tellement plus facile. La simplicité est comme une base, une donnée par défaut, parce qu'un être humain est censé être simple à comprendre, être simple à vivre, un être humain se doit d'être simple, d'être humble, par simple respect pour les autres. Mais toi tu n'es pas simple. Ça arrive. Ça se fait. Il y a des moments comme ça ou tout se complique autour de toi et au final c'est dans ta tête qu'est le plus grand champ de batailles, des instants où le monde entier semble partir en vrille et au final c'est ta logique à toi qui se défile devant celle des autres. C'est toujours les autres alors qu'au fond c'est toi. C'est toi, c'est toi, c'est toujours toi. Rien ne tourne rond dans la tête d'Andrew Seamore. Ça serait trop simple. Il avait paisiblement siroté le verre de vodka alors que les yeux glissaient un peu trop sur l'autre, alors que le regard cherchait un peu plus le sien. Il riait et ça le faisait sourire, il riait et il avait visiblement du mal à s'en remettre. Il avait tapé juste. Encore une fois, voulait-il dire, comme d'habitude. C'est chez lui un de ces trucs quotidiens qu'on fait sans réfléchir, un simple réflexe, une simple routine — comprendre les gens. Tout de suite, immédiatement, en un claquement de doigt, c'est les voir, les ressentir, les déchiffrer, et puis finalement les enfoncer. Et puis finalement les éloigner, les tenir à bout de bras de crainte de les voir trop s'approcher. Ça avait toujours marché comme ça. Jusqu'à lui, lui qui riait, lui qui jouait, un peu trop, lui qui s'amusait avec le feu. Ça l'avait gêné dans ses plans et l'avait inconsciemment poussé ici, dans un bar, dans des circonstances étranges, ça avait fermé sa gueule et lui avait fait ouvrir les bras à des quiproquos. Cassidy était spécial. Définitivement. Trop spécial.
    — Viens voir la réaction de ma mère par toi même... Elle se marie dans quelques jours, je suis le témoin de son futur mari. Qui sait dans quel état ça pourrait la mettre ?
Ce fut à son tour de rire. C'était un rire surpris, un peu moqueur, un peu particulier. Les sourcils haussés, il esquissa un sourire alors que la main de Cassidy relâchait son col. Il n'avait pas eu peur, il avait à peine tressailli et pourtant ça avait été violent, et pourtant ça s'était voulu violent. C'était juste du défi, un peu plus, encore plus, est-ce que tu oseras encore ? Oui. Oui, il oserait, oui, il le ferait. Eh, après tout, qu'avait-il à perdre ? Des poussières, tout ça, de la bagatelle. Il n'avait rien à perdre. Alors pourquoi refuser ? Par respect pour elle ? C'était une mère comme les autres, une femme qu'il ne connaissait pas. C'était une mère, peut-être un peu trop protectrice, peut-être juste un poil paumée. C'était une mère et Dieu sait comme il ne savait apprécier les parents des gens. Battant des cils, il lui lança un regard mutin alors qu'il se rapprochait davantage de lui. Encore.
    — Oh, tu crois vraiment que les médias se soucient de savoir que ton nom est laid ? Ils prendront même un malin plaisir à mettre l'accent sur ce prénom ridicule, tu sais, pour faire ressortir la marginalité de la suspecte... Bingham machin par ci, Bingham truc par là. Et puis ta pauvre petite maman. Lui briser le cœur, comme ça, avec un grand anglais comme moi, le jour de son mariage ? Le sourire se fit plus narquois. Tu es mesquin, Bingham Cassidy. Croisant les bras sur la table, il soutint son regard, les sourcils haussés. Tu n'oublieras pas de me donner la date et le lieu, hein ? Oh, j'y pense, je devrai peut-être...
Une fois de plus, il rompit brutalement l'atmosphère qu'il s'amusait à créer et à défaire sans arrêt et, plongeant la main dans son sac, tira un bout de papier et un stylo. Griffonnant quelques numéros d'une écriture brouillonne, il fit glisser la feuille vers Cassidy en reprenant son verre de vodka.
    — ... Te laisser mon numéro de portable, ça peut servir. Si tu veux me voir, si ta mère te met à la porte ou si elle fouille dans tes poches pour trouver mon numéro et m'envoyer des menaces de mort. Oh au fait, au niveau de la nana qui te fait poser, elle aurait pas des cheveux roses ?
Bien sûr que si. Bien sûr que si, c'était elle. Tatiana Cuplle, oscillant entre pénible femme et adorable amie. Ils ne se parlaient plus depuis quelques temps. Un vulgaire incident. Il s'en remettrai. Comme toujours.
    — Non parce que je suis allée dans son magasin et ça me ferait chelou de te voir plaqué sur des murs avec des fringues que j'ai achetées, tu vois ? Et sinon, pour revenir à ta charmante génitrice. Pourquoi tant de haine ? Elle a été si cruelle avec toi ? Ou t'as un souci avec le beau-père ? Je te soutiendrai bien mais je fais partie de ces gens extrêmement rares dont les parents sont toujours ensemble. J'espère pour toi que le marié me cassera pas la gueule quand même, j'ai fait de la self defense moi, je me bats pas. Ça serait bête d'abîmer mon corps de rêve.
Il esquissa un sourire amusé en faisant tourner le stylo entre ses doigts. Viendra, viendra pas. Ça serait un bon passe-temps, après tout. Ça serait une belle occupation. Il n'avait rien à y perdre. Rien à y perdre. Rien à y perdre, ni rien à y gagner. Ça lui convenait.
    — Tu sais quoi ? Ça marche. J'ai presque jamais eu de scrupules pour les parents comme ça, je ne vais pas commencer maintenant. Ta mère a l'air d'une psychopathe en puissance en plus, je tiens à ne pas retrouver d'affiches de moi dans tout Brodie Street avec écrit « Andrew Seamore est un pédophile » et avoir écrit « Violeur » avec du ketchup sur ma boîte aux lettres ou la porte de mon appart. Mais je retiendrai, tu me devras un service, et j'exige avoir le droit de te vendre à mon voisin qui va chercher son courrier tout nu sous son peignoir si le copain de ta mère me touche. Il le fixa, un peu plus profondément, un peu plus subtilement. Marché conclu ?
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MessageSujet: Re: No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew Icon_minitimeLun 16 Juil - 22:26

Ce soir, j'ai fait une bonne rencontre, ce soir j'ai passé une bonne soirée. C'était imprévue mais c'était vraiment bien. Qui aurait cru que j'allais me retrouver dans un bar avec ce client merdique et emmerdeur. Et qui aurait cru que ce même client merdique et emmerdeur allait inviter le prétentieux et insolent livreur de pizza en retard. Peut-être que c'était écrit. Peut-être que la soirée devait se passer exactement comme ça. Peut-être que je devais bruler la main d'Andrew pour avoir un peu de reconnaissance à ses yeux et peut-être qu'il fallait qu'il me rejette pour avoir l'occasion de le voir à nouveau. Mais pour cela, il fallait encore croire à toutes ces conneries de destin. Je n'étais pas un grand philosophe et je n'attendais rien de la vie. Je préférais être surpris. « Je suis mesquin et sadique. » Déclarais-je en plongeant mon regard dans les grands yeux verts d'Andrew. Puis, nonchalamment je lui indiquais sa main brulée d'un signe de tête. « Tu as dû t'en rendre compte. Ca me fait d'ailleurs me poser des questions sur tes penchants. Pourquoi es tu encore avec moi ? » C'était dans ces moments que je regrettais que la cigarette n'était plus autorisée dans les bars. Une clope aurait été la bienvenue pour se mélangé à ma boisson. Je n'attendais même pas de réponse. Je m'étais vite rendue compte que les réponses ne me satisfaisaient jamais. Lorsque j'obtenais ma réponse, de nouvelles questions se posaient. Ce n'était pas pour moi. Toutefois, je voulais les idées claires ce soir. Je ne voulais pas perdre un instant de ce jeu dangereux. J'étais déjà assez nul lorsqu'il s'agissait de retenir ces pulsions animales alors l'alcool m'aurait fait perdre mes moyens et perdre ce jeu trop facilement.
J'étais mauvais perdant.
Je bus la dernière goute de mon Red Bull mais n'en commenda pas de nouveau. J'en avais eut assez pour le moment.
Visiblement Andy connaissait Tatiana. Cette fille que je ne connaissais malheureusement pas assez et avec qui j'avais des contacts uniquement professionnels. Ainsi, nous avions une relation en commun. Restait plus qu'à savoir qu'elle était la relation entre Andrew et Tatiana. Mais je n'avais pas envie de m'entraîner dans ce sujet. Peut-être parce que je n'avais pas envie d'être déçu en apprenant une aventure, une liaison… Même si je pensais avoir encore toutes mes chances, je n'aimais pas la concurrences.

« Oui c'est bien elle, je l'ai rencontré ici même il y a quelques temps. Elle semble adorable mais je ne la connais pas plus que ça, c'est juste professionnel mais elle a l'air d'être quelqu'un de bien. Et écoute, si tu portes ces vêtements, alors tu risques de voir des photos de moi avec. Si ça te gêne tant que ça, sache que je serais toujours là pour te les enlever.»
J'ai souris sans pour autant regarder le jeune homme. Mes avances étaient pathétiques. Il en avait sûrement eut conscience depuis le temps mais après tout, il pensait bien que j'étais un gamin. Autant jouer le rôle du gamin completement en étant maladroit dans mes paroles. « Pourquoi tant de haine envers ma génitrice ? Dois-je te rappeler qu'elle ma appelé Bingham ? Heureusement que mon père était là pour protester et demander Cassidy. » L'époque ou j'avais encore un père. Un enfoiré d'irlandais mais je ne peux pas lui en vouloir d'avoir quitter ma mère. J'aurais fais pareil. « Quand à mon beau père… Je peux te dire par expérience qu'il a un bon poings, mais si tu ne t'approche pas trop de sa fille tu ne devrais pas avoir de problèmes. Un soir il a cru que je m'étais taper sa fille alors forcément, j'ai eu droit à tout le mélodrame. Enfin… Tu verras par toi même alors. » Soudainement la perspective de ce mariage semblait beaucoup plus amusante. J'avais déjà imaginer gâcher la reception avec Julianna mais si Andrew venait, alors un tas d'autres propositions s'offraient à moi. Cette perspective me plaisait énormément.

« Marché conclus ! » répétais-je en soutenant son regard. Regard perturbant qui pourrait me faire faiblir à n'importe quel moment. Je devais reprendre les choses en mains avant de me faire aplatir par Andrew. Je me levais alors en brisant l'échange intense de regards que nous échangions et j'enfilais ma veste, recouvrant mes bras tatoués. Je me penche sur Andrew et lui murmure à l'oreille. « J'ai eu ce que je voulais » en montrant le papier ou était griffonné son numéro de téléphone que je rangeais dans la poche de mon jean. « Tu auras de mes nouvelles très prochainement, que tu le veuilles ou non, Andy. » ajoutais-je avec un sourire carnassier aux lèvres. Et puis… mes lèvres s'étant un peu trop rapprochées de son cou, je me reculais et décidais de m'en aller.
Cet homme en savait trop sur moi et c'est comme s'il avait le pouvoir de me déstabiliser. Autant rentrer pendant qu'il était encore temps.
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E. Andrew Seamore

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MessageSujet: Re: No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew No it won't be too soon 'til I say, goodnight moon — Andrew Icon_minitimeVen 20 Juil - 15:24

I know I won't be leaving here with you
    — Pourquoi tu es encore avec moi ?
Parce qu'au fond il n'y avait présentement rien de mieux à faire que de jouer avec lui, que de rester avec lui. Il était sur le départ. Ça se voyait, ça se sentait. Il avait peur de trop s'impliquer, n'est-ce pas ? Il avait sûrement peur de perdre aussi rapidement, de perdre aussi facilement. Andrew avait cette furieuse envie de remuer le couteau, de voir où ça pouvait aller, ce « suis-moi je te fuis », de voir jusqu'où il saurait s'arrêter. Andrew avait cette fâcheuse manie de toujours loucher sur les manières des gens, et, admirablement, Cassidy semblait les repousser et les redessiner chaque instant, comme influencé par toutes ces choses tout autour, comme intrigué et remodelé par la moindre chose qui pouvait arriver. Cassidy était intéressant. Terriblement. Bien trop pour être bêtement abandonné comme ceci. Les yeux toujours posé sur les siens, il avait esquissé un haussement de sourcils alors que ses lèvres s'étiraient en un sourire mesquin. Il n'y avait pas de réponse — il n'y en avait pas besoin. Tout était une réponse, tout était une question chez Andrew Seamore. Oui, non, pourquoi, comment, comment, dis-moi comment tu fais ? Car c'est quelque chose à savoir, c'est tout de même quelque chose d'impressionnant, n'est-ce pas ? C'est tout de même pour ça que tu es là, pour ça que tu es toujours là. C'est tout de même pour ça qu'on te remarque, pour ça qu'on te voie et pour ça qu'on te drague. C'est tout de même pour ça qu'« on » c'est les autres mais pas lui, lui qui te drague ouvertement, un peu maladroitement, un peu comme un ex-adolescent. C'est pour ça qu'il y a « lui » en face de toi, lui à qui tu aurais mis des baffes et à qui au final tu paies un verre. Chacun sa morale ; tu n'en as presque pas. C'est toujours mieux comme ça.

Il haussa les sourcils, presque amusé de constater combien ça ne l'étonnait pas de voir comme la famille Cassidy était tordue. Ça lui ressemblait, à vrai dire, il s'y attendait. Il ne disait presque rien et ça énumérait pourtant tout un tas de souvenirs futiles, de situations ridicules, de gênes au passé et en une ironie mal placée c'était un peu sa vie que Cassidy lui livrait. Terminant le verre de vodka d'une traite, il eu un froncement de sourcils moqueurs et, prenant l'air faussement offusqué des gens aux bonnes mœurs, jeta un regard dédaigneux à son compagnon, l'air pincé.
    — Ça ne m'étonne pas voyons, j'ai toujours su que les personnes de votre bord étaient incestueux. De vouloir dévêtir mon corps de rêve à coucher avec sa presque-sœur, il n'y a qu'un pas. Il reprit finalement le ton et l'attitude qui lui était propre et, lançant un regard volontairement lourd de sens, il posa le verre sur la table. A vrai dire entre toi et moi, il n'y a qu'un pas entre plein de choses. Reste juste à voir combien de temps on restera là planté comme des cons.
Un clin d'oeil mal placé et un mariage en perspective raté. Rien qui ne lui déplaise pour le moment. Le « marché conclu » avait à peine fait son chemin jusqu'à ses oreilles que Cassidy prenait déjà la peine de se rhabiller. Le « Oh, déjà ? » s'était fait sentir mais il avait contenté d'hausser les sourcils, surpris de le voir délibérément rompre son manège, de le sentir volontairement s'éloigner, consciemment s'enfuir. Et au final ce n'est qu'un au revoir, et ça ne sonnait comme rien d'autre que ça. Un au revoir et un à bientôt, à d'autres fois, à d'autres mauvais jours. Ce n'est qu'un au revoir, et il le savait. Parce qu'il ne lâcherait pas l'affaire. Pas comme ça, pas maintenant, pas si tôt. Il l'avait regardé, un peu profondément, certes, un peu trop longtemps, et Cassidy avait délibérément brisé un échange dans lequel il s'était senti en danger — naturellement. Car c'est toujours dangereux ce besoin de rester, cette incapacité à s'éloigner. Car au final il n'y a rien de plus facile qu'un simple au revoir et d'autres suggestions, et tout un tas d'autres choses. Il n'avait jamais fait que ça, Andrew, ça lui suffisait, ça suffisait toujours. Cassidy s'était levé, des à bientôt dans la voix, des à ce jour là dans les yeux. Il aurait presque été séduit par l'idée de lui dire de ne pas trop y compter, de ne pas trop espérer, et il y avait pourtant ce besoin insaisissable d'avoir le dernier mot, de le voir, juste une fois, pour être sûr d'avoir gagné, pour être sûr de ne pas se tromper. Des prétextes, au fond. Juste des prétextes pour entretenir un jeu sans fin. Ça leur convenait.
    — Tu bats en retraite, Bingham ? Tu souris mais tu sais pertinemment que c'est faux, que ça serait trop facile, que ça serait trop évident sinon. Trop décevant. Je te dirai bien au revoir mais on va se revoir beaucoup trop tôt pour ça. Je te dirai juste du vent.
Brutalement ses lèvres dans ton cou et puis plus rien, et puis le néant. Serais-tu frustré ? Non. Bien sûr que non. Si. Beaucoup trop. Parce qu'au fond tu détestes battre des cils et en si peu de temps ne plus rien voir, parce que tu n'aimes pas les « je n'ai pas eu le temps », parce que tu as en horreur les « il a été plus rapide ». Il t'embrasse presque et au final il part avec le téléphone et tu restes avec l'addition. Con, en plus de ça. Tu tends ta carte de crédit et à ton tour tu te défiles, et à ton tour tu t'en vas, l'écharpe autour de la gorge et un peu d'impatience au bout des doigts. Tu te mens un peu sur le fait que ce gamin là n'est pas si spécial que toi, que si tu as du pouvoir sur lui il ne pourra jamais en avoir sur toi. Et au bout de la rue, les mains au fond des poches et une énième cigarette au bout des lèvres, ça tourne un peu en boucle dans ta tête.
    « J'ai eu ce que je voulais. Tu auras de mes nouvelles très prochainement, que tu le veuilles ou non, Andy. »
Tu ne le dis pas, mais tu le penses très fort.
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