01 minute et quelques secondes plus tard, le 26 février 1991 à l'hôpital de Glasgow, le combat commença. Il était très tôt ce matin là, 03h55 pour être précis, ou plutôt 03h56 maintenant. Je venais de faire accoucher ma mère dans d'atroces souffrances, et cette dernière ne se fit pas attendre pour me le faire payer. La sage femme arriva près d'elle, prête à écrire le prénom du bébé, mon prénom sur les petits bracelets. Ma mère, Caitlin, épuisée par tous ces efforts lâcha dans un long soupir. « Bingham ». La sage femme la regarda de l'air d'incompréhension le plus profond qu'elle puisse faire. Ma mère répondit à son regard en autre soupir, moins loin cette fois, mais tout aussi rempli d'exaspération. Elle se mit donc à épeler le prénom maudit. « B-I-N-G-H-A-M ». Elle me déteste déjà visiblement. Qu'elle se rassure, la réciproque n'allait pas mettre longtemps à se faire entendre. Je m'apprêtais à lui faire vivre une enfer. Néanmoins, la chance fut avec moi ce même 26 février, mon père, un irlandais dont je n'ai aucun souvenir arriva à l'hôpital et s'opposa à mon prénom, prétendant qu'il était importable et que Cassidy, prénom typiquement irlandais allait bien mieux. Ma venue au monde fut vraiment merdique, c'est le cas de la dire. Des origines écossaises et irlandaises, des prénoms pourris... Une mère plus lunatique que jamais, un père qui décide de partir alors que je n'ai que quelques mois. Dans un sens, je ne peux pas le blâmer, qui pourrait supporter ma mère ? Mais pour ce qui est de son manque total d'inattentions à mon égard, je trouve cela vraiment limite.

Je me considère donc à présent comme un haineux des irlandais. Bon d'accord, ils ne m'ont rien fait personnellement, mis à part à mon père qui ma lâchement abandonné. Le récit de mon histoire va donc se faire sans ce dernier. Pour faire court, j'eus une enfance plutôt paisible, j'ai vécu dans les rues de Glasgow, ou plutôt... J'ai erré dans les rues de Glasgow, ou non, j'ai encore mieux... Je me suis fais chier dans les rues de Glasgow, oui, c'est vraiment le terme approprié! Mon enfance fut donc sans aucune péripéties, sans aucun mouvement. Quelques visites des grands parents. Mon dixième anniversaire fut certainement l'un des plus beaux de ma vie, certes j'étais jeune, mais je m'en souviens comme si c'était hier, il s'avança vers moi et m'offrit une magnifique gourmette, trop grande pour mon poignet d'enfant mais avec le prénom Cassidy gravé à l'intérieur. C'est donc à partir de ce jour que tout le monde commença à m'appeler Cassidy. J'étais fier ! Dans cette petite banlieue écossaise, j'étais presque heureux. Heureux je le fus pleinement lorsque ma mère m'annonça que nous allions déménager.

J'avais alors treize ans. «Bingham... J'ai trouvé un emploi à Liverpool.» Instinctivement, mes yeux se mirent à briller, mais ce fut rapidement que je serrais les dents et m'écriai «Mais enfin mon nom c'est Cassidy !» Je cachais ma surprise, parce qu'en fait, j'étais satisfait, j'étais heureux. J'allais enfin pourvoir VIVRE. Quelques semaines plus tard, j'arrivais à Liverpool avec mon accent écossais handicapant. Et oui, j'étais parano sur certaines choses... mon accent en faisait partis. Cependant ma vie se passait bien mieux qu'en Écosse. Je sortais souvent, la nicotine devint rapidement ma meilleure amie, tout comme la caféine et la musique. Le temps passait et les filles se faisait ma plus belle compagnie. Toutefois, je n'étais pas très compliqué, comme un homme aime la glace à la vanille, le chocolat ne m'étais pas désagréable non plus, loin de là. A dix-sept ans, ma vie bascula. Ma mère m'adressa la parole, directement, je veux dire, pour m'annoncer quelque chose de sérieux. Un frisson parcouru mon corps. J'avais peur. Je me demandais ce qu'elle allait m'annoncer. Vraiment. Puis, soudain, elle fit entrer des gens à l'intérieur de ma maison. C'était un homme, et une jeune fille, probablement sa fille. Je dévisageais l'homme, puis, je commençais à comprendre ce qu'il se passait. Non, ce n'était pas possible. Ma mère avait retrouver quelqu'un ?! Je n'y croyais pas. Et comment était-ce possible ? Comment quelqu'un de censé pouvait aimer Caitlin ? Elle fit les présentation de façon enjouée mais stressée à la fois. "Bin... Cassidy, je te présente Henry, mon nouveau compagnon, et sa fille Julianna." La première pensée qui envahit mon esprit fut "Ouah... Elle est canon!" Ensuite, ce fut plutôt, "mais quel nom de merde !". Enfin, je n'avais rien à dire là dessus.

Comme tous les adolescents, j'ai vécu une histoire d'amour destructrice, J'ai aimé à en perdre la raison, j'ai aimé à m'en faire mal. Elle s'appelait Caroline, et j'ai cru que c'était l'amour de ma vie. J'étais tombé dans le cliché du jeune amoureux. Et puis... Tout changea le jour ou Caitlin décida de s'installer avec son cher Henry. Comme si les repas de famille ne suffisaient pas, à présent, j'allais devoir vivre avec eux deux. Julianna devint mon pire cauchemar. Son caractère de psychopathe paranoïaque hors du commun faisait d'elle mon total opposé. Et... L'entente se faisait de plus en plus difficile : pas étonnant sachant qu'elle était irlandaise. Ma relation avec Caroline changea à cause de Julianna. Enfin, c'était peut-être injuste de dire que c'était sa faute mais à cause d'elle, je n'osais plus l'inviter à la maison. Notre relation se faisant de plus en plus distante, elle finit par m'apprendre qu'elle m'avait trompé. J'ai cru que le monde s'écroulait sous mes pieds et que l'Enfer m'ouvrait ses bras. Notre relation s'acheva donc sur cet adultère, et je dois dire que finalement... La page se tourna assez facilement. Depuis, plus aucune relation sérieuse! L'amour pour moi, c'est terminé. Je ne vis plus que de musique, de rugby, d'alcool, de cigarette et de jeux vidéos.

Bilan des vingt dernières années : Les études ne sont pas faites pour moi, j'ai arrêté avec un diplôme en poche pour devenir... livreur de pizzas. Je déteste ma mère, rêve de partir de chez moi mais malheureusement tout mon argent passe dans les tatouages. J'aime les femmes, et les hommes : je suis un séducteur qui s'assume mais je ne supporte pas l'attache. Je ne parle pas beaucoup, je lâche ma rage en jouant au rugby ou alors en jouant du piano (bien moins viril oui... Mais du moment que ça peut énerver Julianna, tout est bon à prendre.) Mais bien évidement, il fallait que de nouvelles mauvaises nouvelles pointent le bout de leur nez. Tout d'abord, Henry et Caitlin nous réunirent à table. Déjà ça, c'était étrange, je savais que quelque chose de mauvais se préparait, et je n'avais pas tord. Ce soir même, on nous annonçais que nous allions officiellement devenir demi frère et demi soeur puisque Henry venait de demander la main de ma mère. Aaaaah mais quel crétin !! Julianna et moi étions... Frère et soeur. Tout ça me donnait la nausée. Le pire fut à venir.

Après avoir été obligé de passer quelques après midi avec Julianna pour préparer le mariage, j'avais pris une grande décision : ne plus devenir un obstacle à cette union. S'ils étaient heureux, tant mieux ! du moment qu'il me laissait tranquille et que leur bonheur les aveugles, tout allait bien. Pourtant, ils n'avaient pas l'air de cet avis; Encore une fois, nouveau repas. Comme le mariage était dans quelques semaines encore et que ma mère ne pouvait probablement pu procréé, je me dis que peut-être... Ils avaient eu la bonne idée de se séparer. Cela aurait probablement été leur meilleur choix. Mais comme toujours, rien ne se passe comme je l'ai prévu, ma mère pris la parole et arrêta le suspense qui devenait désagréable. Cette fois, je crus revenir presque dix ans en arrière. Elle voulait déménager. Mais... Elle avait quitté l'écosse et avait trouvé un logement dans un bon quartier de Liverpool. Pourquoi voudrait-elle s'en aller au CANADA ?? J'étais pétrifié, c'était comme les les -3,7° moyen annuel avait envahit mon corps. Je ne répondais rien, en fait, je ne réagissais pas. Ce n'est seulement que quand j'entendis la voix de Julianna disant quelque chose de censé et de presque intéressant que je me retournais vers elle. Allions nous vivre encore ensemble ? Et là, son père planta le couteau encore un peu plus profond. En plus de vivre dans un pays... Bizarre ? Après après, ils ont bien une tête bizarre dans South park, j'allais devoir continuer à vivre avec eux.

Après cet annonce, je me retirais dans ma chambre et allait vérifié mes comptes sur internet. C'était impossible, je devais rester ici. Après tout, j'étais majeur, rien ne m'obligeais à rester avec eux. "Chargement". J'étais prêt à frapper mon ordinateur quand la page finie tout de même par apparaitre. Manque de chance pour lui, je frappa quand même l'ordinateur à la vue de mes comptes vides. J'étais incorrigible, à peine avais-je reçu ma paye comblait mon découvert du mois précédent. Bon... J'allais devoir me résoudre à m'envoler pour le Canada…